Recyclage: les maires de Brome-Missisquoi se font rassurants

ENVIRONNEMENT. Les maires de Cowansville, Dunham et Farnham ont rencontré la presse, ce matin, afin de faire une mise au point sur la responsabilité des municipalités dans le dossier de l’entreprise Récupération 2000 tout en rassurant les citoyens sur la suite des choses.

Cette démarche faisait suite à la parution de l’article «Crise du recyclage: des tonnes de matières recyclables au dépotoir» dans La Presse+ du 10 novembre dernier. Le texte en question faisait état de l’accumulation de milliers de tonnes de matières recyclables à l’extérieur du centre de tri Récupération 2000 et précisait que ces matières s’en iraient tout droit au dépotoir.

Responsabilités des municipalités

La mairesse de Cowansville, Sylvie Beauregard, tient d’abord à rappeler que le centre de tri Récupération 2000 – aujourd’hui en faillite – était une entreprise privée et qu’il n’était pas du ressort des municipalités d’assurer une surveillance du site, car celles-ci n’ont pas autorité en la matière. Le suivi des activités des centres de tri relève plutôt du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC), prend-elle soin d’ajouter.

«Le dossier est présentement entre les mains du Ministère à la suite à une plainte déposée le 27 septembre dernier par la Ville de Cowansville», signale Mme Beauregard.

Selon la mairesse, le centre de tri a été en opération jusqu’en juillet et des employés y ont travaillé durant toute cette période.

«On croit que l’accumulation de matières recyclables et de matériaux de construction à l’extérieur des bâtiments est relativement récente», indique-t-elle.

Le directeur général de la Régie intermunicipale de gestion des matières résiduelles de Brome-Missisquoi (RIGMRBM), David Rumsby, abonde dans le même sens.

«J’ai visité le site en mai ou juin dernier et je n’y ai pas vu de ballots de papier ni de matières recyclables laissées à l’abandon. Il n’y avait rien d’apparent, à tout le moins», affirme-t-il.

La suite des choses

M. Rumsby indique que la RIGMRBM s’attend à être sollicitée par le MELCC pour la suite des choses.

«La Régie dispose déjà des infrastructures nécessaires pour accueillir et traiter les matières abandonnées aux abords du centre de tri de Récupération 2000, et s’assurer qu’elles ne prendront pas la direction du dépotoir de façon systématique. Nous avons déjà un écocentre, une plateforme de compostage et un site pour enfouir ce qui ne pourrait pas être recyclé, en plus de tous les contacts nécessaires pour la valorisation des matières recyclables», résume-t-il.

Ce dernier laisse entendre que le site de Récupération 2000 pourrait notamment contenir du gypse, des résidus de bois et des ballots de papier, mais ignore l’importance des stocks..

«Une étude de caractérisation, réalisée par une firme externe, nous permettrait de connaître la composition et la quantité des matières abandonnées au centre de tri», précise-t-il.

M. Rumsby dit avoir de bonnes raisons de croire que le site ne contient pas de pneus ni de matières ferreuses, car il existe déjà des programmes pour la mise en valeur de ces résidus.

«À première vue, les risques pour l’environnement semblent minimes, car les centres de tri n’accumulent pas de matières organiques ou de résidus domestiques dangereux (huiles, peintures, etc.)», avance le directeur général de la RIGMRBM.

La mairesse de Cowansville estime qu’il n’y a pas non plus de crainte à y avoir au sujet de la sécurité des lieux, car le site est clôturé et difficile d’accès.

Efforts de recyclage

La mairesse Sylvie Beauregard tient à rassurer les citoyens de la région qui se disent inquiets et se demandent si leurs efforts en matière de recyclage n’ont pas été vains.

«Le recyclage est présent dans les habitudes de vie des citoyens depuis plusieurs années déjà et il faut poursuivre nos efforts en ce sens», insiste-t-elle.

Mme Beauregard prend également soin de rappeler que la Ville de Cowansville a pris en charge la collecte des ordures et des matières recyclables dès le 13 août dernier, après avoir appris la faillite de Récupération 2000.

«Les matières recyclables sont envoyées au centre de tri de Sani-Éco, à Granby, qui prend soin de s’assurer qu’elles seront valorisées. Notre Municipalité a conclu une entente de cinq ans avec cette entreprise», résume-t-elle.

Farnham et Bedford ont également recours aux services de Sani-Éco depuis la fin des opérations chez Récupération 2000 alors que Dunham avait signé une entente de cinq ans avec SAni-Éco voilà trois ans. Plusieurs des 11 municipalités clientes de Récupération 2000 envisagent la possibilité de faire de même.

Cowansville a par ailleurs choisi de créer son propre service de collecte des matières résiduelles.

Pour les besoins de l’exercice, la Municipalité a dû procéder à l’achat d’un camion et de conteneurs pour la collecte des ordures et des matières recyclables dans les établissements commerciaux et les édifices multifamiliaux de six logements et plus. Elle a par ailleurs loué deux autres camions pour la desserte du secteur résidentiel et installé une benne sur un véhicule déjà en sa possession.

Le conseil municipal pourrait se départir des camions en location en 2019 et procéder à l’achat de deux véhicules de remplacement.