Réglementation de la bière: Farnham Ale & Lager veut des changements

AFFAIRES. Déjà propriétaire d’une fromagerie, Hugues Ouellet voudrait bien pouvoir vendre les bières de la microbrasserie Farnham Ale & Lager lorsqu’il participe à des marchés publics. Pour le moment, la loi l’empêche de le faire, une situation, comme d’autres, qu’il dénonce.

«Il y a une grosse demande de la part des consommateurs. Tant qu’à aller à un marché public, il serait intéressant d’avoir à la disposition des clients un stand. Non pas pour consommer sur place, mais pour partir avec les bières à la maison», souhaite Hugues Ouellet, le copropriétaire en compagnie d’Alexandre Jacob et de Steve Tellier de la microbrasserie située à Farnham.

Le passionné du houblon voudrait également des changements au niveau de l’étalage dans les épiceries et les dépanneurs. «Ce que la loi dit, c’est qu’on est dans un libre marché. Le détaillant devrait avoir le choix de mettre les produits qu’il veut sur ses tablettes. Sur le terrain, la réalité n’est pas tout à fait cela. Les grands de ce monde achètent l’espace tablette. On pourrait acheter cette visibilité, mais on n’a pas les moyens de faire des gros chèques pour acheter des tablettes. Et c’est encore pire pour les frigidaires», déplore l’employeur. «L’État se ferme pas mal les yeux présentement. Il n’applique pas vraiment la réglementation», ajoute-t-il.

Une autre demande qu’exprime Hugues Ouellet est une simplification au niveau des taxes. «Les taxes qui sont rattachées au milieu de l’alcool, c’est épouvantable. On pense que la cigarette c’est beaucoup, mais l’alcool ce l’est également», dit-il tout en dénonçant du même souffle l’obligation de timbrer chacun des produits vendus à un établissement licencié. «C’est beaucoup de manipulation et donc des coûts additionnels. C’est la même chose pour l’obligation de requérir à un inspecteur du MAPAQ pour détruire nos retours de bière», rapporte l’entrepreneur qui emploie 12 personnes à la microbrasserie ainsi que cinq représentants à temps plein. «On couvre environ 85 % du territoire québécois», souligne d’ailleurs fièrement Hugues Ouellet.

«On n’a pas la prétention de dire qu’on a les meilleures bières au monde. Mais on n’est pas gêné de les faire goûter pantoute. Ce qu’on sort, on le sort bien» – Hugues Ouellet, de Farnham Ale & Lager

Le futur

Bien qu’il y ait des embûches et après une période de pandémie qui n’a évidemment pas épargné Farnham Ale & Lager, l’avenir s’annonce quand même radieux pour les audacieux de la bière que sont Hugues Ouellet, Alexandre Jacob et Steve Tellier.

«On est en repositionnement. On est en pleine expansion. Si on pouvait produire plus de bières, on en vendrait davantage. Notre agrandissement maintenant livré depuis trois mois, on est mieux outillé pour atteindre nos objectifs», indique Hugues Ouellet en chiffrant les investissements récents à 800 000 $ auquel s’ajouteront 400 000 $ dans les prochains mois. «On n’est pas craintif pour l’avenir. On ne se prend pas de salaire et on gère serré. On veut offrir des bières du monde à un prix raisonnable. De la bière par le monde, pour le monde. On est des Québécois et la bière, ça fait partie de nous. N’oublions pas que quand Gilles Villeneuve a remporté sa première course en Formule 1, c’est une grosse 50 qu’il a levée et non du champagne», conclut-il confiant et gagnant!