Transfert en Estrie: les maires de Brome-Missisquoi réclament plus d’information

MUNICIPAL. Voilà près de deux ans que le conseil des maires de la MRC de Brome-Missisquoi se questionne sur la double appartenance de cette sous-région à l’Estrie et à la Montérégie.

Cette réflexion fait suite à la prise de position de la MRC de la Haute-Yamaska et du député-ministre François Bonnardel en faveur d’un changement de région administrative. La Haute-Yamaska appartient actuellement à la Montérégie, mais les élus préconisent le transfert de cette sous-région en Estrie.

La situation est cependant différente pour la MRC de Brome-Missisquoi, qui regroupe 21 municipalités réparties sur un vaste territoire composé de plaines et de montagnes. De façon générale, les maires de la partie ouest de cette MRC seraient plutôt enclins à demeurer dans la région administrative de la Montérégie alors que leurs homologues des secteurs centre et est semblent manifester un plus grand sentiment d’appartenance envers l’Estrie.

«Comme préfet, je comprends très la position et les craintes de chacun des maires. Je reconnais également que c’est très émotif comme débat, car les gens ne veulent par perdre leurs acquis», indique Patrick Melchior.

Dans une lettre acheminée le 30 septembre dernier au ministre Bonnardel, responsable de la région de l’Estrie au sein du cabinet Legault, M. Melchior laisse entendre que la position géographique de Brome-Missisquoi – à cheval entre l’Estrie et la Montérégie – apporte certains inconvénients, crée de la confusion au sein de la population et oblige les intervenants socio-économiques à transiger avec deux réseaux de partenaires.

«Un sondage réalisé par la MRC en décembre 2018 auprès des municipalités, entreprises et organismes communautaires nous a révélé que les gens étaient portés à dire: on transfère tout ou rien du tout. Les gens ont également insisté sur le fait qu’un éventuel transfert ne devait pas être à notre désavantage», ajoute le préfet.

En quête d’informations

Les maires de la MRC de Brome-Missisquoi veulent en effet connaître les avantages et les inconvénients d’un transfert avant de se positionner de façon définitive.

Dans une résolution proposée le 20 octobre dernier par Martin Bellefroid, maire de Pike River, appuyé par Pierre Janecek, maire de Dunham, et adoptée à l’unanimité, le conseil de la MRC dit avoir besoin d’obtenir des informations supplémentaires pour prendre une décision éclairée et souhaite, d’ici là, maintenir le statu quo quant au transfert éventuel dans la région administrative de l’Estrie.

Pour Patrick Melchior, il serait notamment utile pour les maires de prendre connaissance du rapport final du gouvernement sur les impacts d’un éventuel transfert pour tous les ministères concernés.

La MRC dit s’attendre à des «répercussions importantes» au niveau des activités agricoles et forestières et des fonds régionaux de développement si Brome-Missisquoi adhère à l’Estrie.

«Les maires de notre région souhaitent notamment que les centres de services gouvernementaux aient pignon sur rue dans Brome-Missisquoi et que des ressources ayant une bonne connaissance des enjeux de la MRC de Brome-Missisquoi s’ajoutent aux bureaux régionaux en Estrie afin d’assurer une transition souple (…) Ils demandent également au ministre Bonnardel s’il peut s’engager à ce que les autres ministères suivent advenant le transfert du ministère des Affaires municipales et de l’Habitation (MAMH) en Estrie», résume M. Melchior.

Ce dernier laisse entendre que les réponses du ministre Bonnardel à sa lettre du 30 septembre «vont dicter la suite des choses».

«J’ai parlé à M. Bonnardel, jeudi dernier, et celui-ci m’a assuré qu’il nous reviendrait dans les prochains jours», précise le préfet. «Dès qu’on aura des réponses satisfaisantes, le conseil des maires de Brome-Missisquoi sera en mesure de statuer», prend soin d’ajouter M. Melchior.