Un mouvement écologique réclame la restauration de l’emprise de la Montérégiade

LOISIRS. Le Mouvement écologique du Haut-Richelieu (MEHR) sollicite l’intervention du ministre des Transports du Québec, François Bonnardel, afin d’assurer la restauration de l’emprise de la piste cyclable La Montérégiade entre Saint-Jean-sur-Richelieu et Farnham.

Dans sa missive Transports Québec, le président du MEHR, Marc Jetten, explique les motifs de son intervention.

«Depuis plus d’une décennie, cette emprise, qui s’étend sur au moins huit mètres de chaque côté de la piste, fait l’objet d’empiétements par certains propriétaires riverains. Ces empiétements – qui incluent malheureusement l’abattage d’arbres – empêchent la piste cyclable de jouer un rôle structurant dans le développement du récréotourisme et des transports actifs dans la région», écrit-il.

Menaces

Toujours selon M. Jetten, plusieurs activités menacent la pérennité de la piste La Montérégiade.

«Il s’agit d’abord de l’empiétement de propriétaires riverains, parfois à moins d’un mètre du bord de la piste, à des fins agricoles. C’est notamment le cas (…) dans les segments de la piste traversant Mont-Saint-Grégoire et Sainte-Brigide-d’Iberville. Nous convenons que les exploitations agricoles du Québec jouent un rôle crucial dans la culture, l’économie et la souveraineté alimentaire du Québec. Ces activités doivent toutefois se dérouler dans le respect de la loi, et non en envahissant la propriété publique, plus précisément celle du ministère des Transports», insiste-t-il.

Ce dernier prend soin de rappeler que la problématique ne date pas d’hier.

«Le MEHR a dénoncé cette situation auprès de la MRC en 2013, proposant même un plan d’action pour y remédier. Des membres du Comité Pro-Piste ont également fait une intervention publique à ce sujet en 2017. La MRC du Haut-Richelieu, qui agit comme mandataire pour le ministère des Transports dans la gestion de la Montérégiade et de son emprise, n’a entrepris aucune action pour défendre l’emprise municipale comme l’exige son mandat», déplore-t-il.

Le président du MEHR déplore également la fréquentation de la piste par des véhicules non autorisés, comme les VTT et les motocyclettes, et ce, malgré une signalisation évidente à l’effet contraire.

«En raison de leur vitesse, les VTT et les motocyclettes posent un risque important de collision avec des cyclistes», poursuit-il.

Toujours selon M.Jetten, la MRC du Haut-Richelieu ne remplit pas ses obligations de gestionnaire de la piste cyclable.

«Nous vous invitons à résilier le bail liant votre ministère à la MRC (…) et à prendre des actions assurant le respect de l’emprise de la piste cyclable», écrit-il au ministre Bonnardel. «À plus long terme, votre ministère doit confier la gestion de la piste cyclable et de son emprise à un organisme capable d’en assurer la protection et la pérennité.»

Avantages

Dans un autre ordre d’idées, Marc Jetten fait notamment valoir que réseaux cyclables du Québec constituent un fleuron qui contribue à la santé de la population de même qu’au maintien d’espaces naturels en bordure des pistes. «Avec l’augmentation de la fréquence des canicules en été, les pistes cyclables en milieu forestier permettent de pratiquer le vélo tout en bénéficiant de la fraîcheur de l’ombre des arbres. Du même coup, ces espaces fournissent les avantages découlant de tous les milieux naturels, comme la purification de l’air, la captation du carbone, la filtration de l’eau ainsi que l’atténuation des effets des sécheresses ou des inondations», rappelle le principal intéressé.

L’auteur de la missive invoque également des arguments d’ordre économique.

«Les réseaux cyclables contribuent au développement régional en raison des retombées associées à la pratique du vélo (achat de vélos et pièces, nourriture, hébergement et activités complémentaires). Avec raison, Tourisme Haut-Richelieu identifie les réseaux cyclables comme moyen privilégié pour découvrir les atouts de la région. À cet effet, le Comité Pro- Piste effectue un travail remarquable pour assurer la sécurité et l’épanouissement des cyclistes empruntant La Montérégiade, notamment avec l’entretien et la mise en valeur de la piste et des aires de repos», poursuit M. Jetten.