Allégations d’agressions à caractère sexuel: une loi-cadre réclamée dans les écoles primaires et secondaires

DÉNONCIATION. Le collectif La voix des jeunes compte, accompagné de la députée de -Québec solidaire dans la circonscription de Mercier, Ruba Ghazal, et la porte-parole du Parti québécois, Méganne Perry -Mélançon, réclame l’adoption d’une nouvelle loi pour mettre en place des protocoles plus encadrés lors de cas d’allégations d’agressions à caractère sexuel, comme celles rapportées à la Massey-Vanier High School.

« Il y a eu un jeune homme qui a commis des gestes à l’égard de six victimes différentes, a indiqué la coordonnatrice du collectif La voix des jeunes compte, Mélanie Lemay. On déplore que ce soit venu aux oreilles de la direction et que rien n’a été fait dans le dossier pour s’assurer qu’il y ait l’encadrement requis. Il y a du cafouillage parce qu’on manque de balises claires. On ne peut pas continuer d’envoyer les victimes à devoir s’exprimer devant les médias parce que les mécanismes ne sont pas adaptés. »

« Ce qui se passe ici, c’est la preuve de l’échec de notre système scolaire à protéger les jeunes contre les agressions sexuelles, a déclaré de son côté Mme -Ghazal. Il y a une possibilité d’agir. »

« Il y a de plus en plus de cas, comme celui qui nous rassemble aujourd’hui, qui sont exposés dans l’espace public, a pour sa part relaté Mme Perry -Mélançon. Avec tout le mouvement Mee-Too, le Mee-Too scolaire aussi qui a pris place avec le collectif, ça fait cinq ans qu’on réclame une loi-cadre dans les écoles primaires et secondaires. »

Le collectif indique que la loi pourrait se baser sur celle adoptée pour les établissements d’enseignement supérieur, soit les cégeps et les universités.

« Il y a des outils de sensibilisation, des politiques dédiées à la question des violences sexuelles, a expliqué Mme Lemay. Nécessairement, il y a une uniformité qui permet d’intervenir de façon plus ajustée. »

« On se demande pourquoi la même protection n’est pas prise pour les jeunes mineurs qui sont exposés à ce genre de situation très grave », a ajouté -Mme Perry -Mélançon.

« J’appelle Bernard Drainville, le ministre de l’Éducation, à se sortir la tête du sable, a lancé Mme Ghazal. Ça fait plusieurs fois que je l’interpelle pour qu’il adopte une loi-cadre, exactement comme celle qui existe pour protéger les jeunes adultes dans les cégeps et les universités, contre les agressions sexuelles. »

« À mon école, nous avons des protocoles en place pour que, si nous sommes victimes d’agression ou si nous sommes témoins d’une agression, nous puissions parler avec quelqu’un et avoir accès aux ressources dont nous avons besoin, a indiqué de son côté une étudiante au cégep qui préférait garder l’anonymat. En particulier pour des cas qui concernent des personnes mineures, la DPJ est automatiquement impliquée, la police également, pour être en mesure d’avoir l’aide requise et être protégée à l’école et partout sur le campus. »

Mélanie Lemay soutient également que le gouvernement pourrait décider de changer la loi existante afin de mettre en place des mécanismes spécifiques aux violences sexuelles.

« Il pourrait aussi très bien reprendre le projet de loi déposé par des collègues de l’opposition afin que l’on arrête de ne pas protéger les jeunes », a-t-elle affirmé.

PAS UN CAS ISOLÉ

La situation à la Massey-Vanier-High School ne fait pas exception.

« Ces situations-là, on les voit dans toutes les régions du Québec, toutes les écoles sans exception, a rapporté Mélanie Lemay. Comme c’est un problème qui est répandu, on ne peut pas en faire des cas isolés. Il faut comprendre que ce sont tous les jeunes qui sont en danger présentement et depuis des décennies. Il faut faire plus. »

« On est dans la circonscription d’Isabelle Charest, -a-t-elle ajouté. Elle aurait toute la latitude de demander à son premier ministre d’investir sur le terrain. On croit que c’est nécessaire. »