Une première récolte de houblon pour la ferme Urubu de Saint-Armand

AGROALIMENTAIRE. Deux ans après la mise en terre de leurs premiers plants de houblon, les propriétaires de la ferme brassicole Urubu, à Saint-Armand, récoltent enfin le fruit de leur travail.

«Il s’agit de notre toute première récolte. Les variétés européennes de houblon ont bien fonctionné et ont offert de belles surprises alors que d’autres variétés ont moins bien performé. En 2017, les plants étaient trop jeunes et nous les avions simplement laissé pousser», signale Louis-Philippe Auger.

M. Auger et ses partenaires d’affaires, Jean-Nicolas Lacasse et Jean-Sébastien Leduc-Lapierre, avaient planté 440 rhizomes, en septembre 2016, sur la moitié d’une terre en friche d’un acre loué à un propriétaire terrien du secteur Philipsburg par l’entremise de la banque de terres de Brome-Missisquoi. Cette première plantation incluait onze variétés de houblon, soit sept américaines et quatre européennes.

«Comme les plants atteignent leur maturité après deux ou trois ans», nous aurons droit à une récolte complète en 2019», ajoute le porte-parole du trio d’associés.

La récolte a nécessité trois fins de semaine de travail sur une base à temps partiel. Six ou sept personnes sont venues prêter main-forte aux propriétaires week-end après week-end.

«Nous avons pris entente avec les propriétaires de Houblon de Dunham afin de pouvoir utiliser leur machinerie au moment de la récolte», précise M. Auger.

Nouvelle plantation

La ferme Urubu a procédé à la mise en terre de 215 plants de houblon additionnels au cours des dernières semaines et entend profiter de la saison froide qui s’amène pour réaliser de nouveaux tests brassicoles.

«Nous avons opté pour six nouvelles variétés (américaines, européennes, néo-zélandaises) afin de voir lesquelles s’adaptent le mieux aux conditions et au climat d’ici», explique Louis-Philippe Auger.

Les propriétaires misent sur la culture et l’utilisation de certaines variétés de houblon rarement exploitées au Québec pour se démarquer de la concurrence.

L’entreprise vise l’autosuffisance au niveau de l’approvisionnement en houblon, mais n’écarte pas la possibilité d’acheter une partie des autres matières premières (souchet, piment fort, betterave à sucre, fines herbes, etc.) chez des producteurs maraîchers locaux.

MM. Auger, Lacasse et Leduc-Lapierre envisagent par ailleurs de vendre une partie du houblon transformé aux microbrasseries de la région ou de l’utiliser pour des projets spéciaux développés en collaboration avec d’autres brasseurs.

Production à petite échelle

La ferme Urubu envisage d’établir sa brasserie en bordure du lac Champlain, à environ deux kilomètres de la houblonnière.

«Les discussions se poursuivent avec la Municipalité de Saint-Armand et divers autres acteurs. Les autorités municipales ont fait preuve d’ouverture à l’endroit de notre projet et cela mérite d’être souligné», ajoute M. Auger.

Les produits de la ferme brassicole seront disponibles en fût et en bouteille au salon de dégustation de l’entreprise. Il sera également possible de s’en procurer à la boutique attenante à la brasserie.

«La vente dans des bars offrant des bières artisanales permettra d’accroître la notoriété de nos produits durant les premières années de production. À terme, notre objectif est de concentrer l’ensemble des ventes au salon de dégustation et à la boutique de l’entreprise», précise le copropriétaire.

Ce dernier n’est pas encore en mesure d’établir un échéancier précis pour la mise en production de la bière, mais signale que l’obtention des permis demandera environ six mois.