Vingt-sept traverses de cours d’eau du secteur Bedford nécessitent une restauration urgente

ENVIRONNEMENT. Conservation de la nature Canada (CNC) a mené une étude d’envergure sur les cours d’eau de la grande région de Bedford au cours des deux dernières années. Cette initiative a permis d’identifier les traverses susceptibles de nuire à la libre circulation des poissons ou d’entraîner des inondations.

Les biologistes de CNC ont visité et caractérisé 200 des 525 ponts et ponceaux du bassin versant de la rivière aux Brochets répartis dans les milieux agricoles (77 %), forestiers (13,1 %), urbains (8,8 %), humides (1 %) et aquatiques (0,2 %).

La collecte de données s’est déroulée entre le 15 juillet et 2 septembre 2020 dans les municipalités de Bedford, Saint-Armand, Pike River, Frelighsburg, Notre-Dame-de-Stanbridge et Saint-Ignace-de-Stanbridge au rythme de 12 traverses par jour.

L’utilisation d’une carte interactive et d’un formulaire numérique a permis plusieurs économies de temps et d’efforts pour la localisation des sites à visiter et pour la saisie des données. Le recours aux technologies géomatiques de terrain (tablettes ou téléphones intelligents) permet de transférer les données directement au serveur, ce qui réduit les chances de perdre des informations et élimine le besoin de ressaisir les données une fois arrivé au bureau.

«Les municipalités et personnes ayant des ponceaux sur leur terrain, rencontrées dans le cadre du projet, ont été très réceptives. Quand l’eau ne s’écoule pas normalement quelque part, d’autres parties du bassin versant en sont affectées. Si tout le monde entretient son petit bout de cours d’eau, c’est toute la rivière qui en profite!», indique Chantal Cloutier, chargée de projets chez Conservation de la nature Canada.

Problématiques

La démarche de CNC a notamment permis de vérifier l’état des traverses de cours d’eau et d’identifier les ouvrages nécessitant une intervention prioritaire.

La condition générale des traverses visitées a été jugée bonne ou très bonne pour 51% des sites et mauvaise ou très mauvaise pour 21% des sites.

Dix des ponts et ponceaux sous étude ont été identifiés comme une menace à la survie des populations de poissons alors que 17 autres présentaient des lacunes pouvant provoquer des inondations.

Les traverses de cours d’eau répertoriées au cours de l’étude peuvent prendre plusieurs formes. Dans certains cas, il s’agit d’un véritable pont et, dans d’autres, il peut s’agir d’un simple tuyau de métal déposé sur le lit du ruisseau.

Selon les biologistes de CNC, il suffit d’un tuyau mal aligné, trop haut, trop âgé ou obstrué pour que l’eau ne circule pas convenablement et entraîne des risques de débordement. L’accumulation d’eau au mauvais endroit peut également altérer la santé de la rivière.

Prochaines étapes

Conservation de la nature Canada entend diffuser les résultats du projet auprès des autorités responsables afin qu’elles puissent adapter leurs politiques, stratégies et lignes directrices concernant les aménagements hydriques sous leur responsabilité et débuter la restauration des traverses de cours d’eau pour contrôler les inondations et rétablir la connectivité aquatique.

La présentation au grand public de la méthodologie utilisée et des données recueillies sur le terrain est également prévue. On devra par ailleurs entrer en contact avec les municipalités et propriétaires concernés pour discuter des résultats de l’étude et solutionner les problématiques.

Les informations recueillies dans le cadre du projet et une carte interactive permettant de repérer les traverses de cours d’eau seront mises en ligne sur le site web de CNC.