Ange-Gardien: une dernière journée de travail pour 35 employés d’AlimPlus

AFFAIRES. Trente-cinq employés d’AlimPlus ont perdu leur travail, vendredi dernier, à la suite de la fermeture du centre de distribution d’Ange-Gardien.

Le personnel en avait été informé par la direction de l’entreprise un mois auparavant, soit durant la troisième semaine d’octobre.

«Les activités ont cessé vendredi et seront réparties entre nos centres de distribution d’Anjou et de Drummondville», résume Pierre Lapointe, chef de l’exploitation chez AlimPlus.

Une demi-douzaine de chauffeurs rattachés au centre de distribution d’Ange-Gardien conservent leur emploi et continueront de desservir les clients de la région de Farnham.

«Les employés de bureau d’Ange-Gardien qui demeurent en poste étaient déjà en télétravail», ajoute M. Lapointe.

D’autres membres du personnel ont par ailleurs accepté de poursuivre leur carrière dans l’un des deux centres de distribution de l’entreprise situés à Anjou et Drummondville.

«Nous avons offert cette opportunité à l’ensemble de nos employés, et de cinq à huit d’entre eux ont levé la main», poursuit le porte-parole d’AlimPlus.

Une décision crève coeur

Pierre Lapointe rappelle que la pandémie de coronavirus a fait très mal aux restaurateurs et hôteliers du Québec qui comptent pour une très large partie de la clientèle d’AlimPlus.

«Notre entreprise a perdu jusqu’à 90 % de ses ventes lors de la première vague de la COVID-19 en raison de la fermeture des salles à manger et n’a toujours pas retrouvé sa vitesse de croisière. Et c’est loin d’être fini, car le retour à la normale dans le secteur de la restauration prendra du temps. On en a peut-être encore pour une bonne année», précise le chef de l’exploitation.

Cette importante baisse du volume d’affaires a forcé les dirigeants d’AlimPlus à réajuster le tir.

«La décision n’a pas été facile à prendre et a été longtemps mûrie, réfléchie. On a finalement décidé de fermer le plus petit de nos trois centres de distribution. Celui d’Ange-Gardien a une superficie de 35 000 pi2 alors que les deux autres en ont respectivement 100 000 pi2 et 125 000 pi2», signale M. Lapointe.

Ce dernier ajoute que certains des travailleurs mis à pied étaient à l’emploi de la compagnie depuis plus de 30 ans.

«Ce n’est pas de gaité de cœur qu’on les laisse partir, mais on s’est assuré de les traiter convenablement. On leur a notamment offert un boni de rétention durant leurs dernières semaines de travail et des conditions de départ supérieures aux exigences des normes du travail», affirme le porte-parole de l’entreprise.

À Ange-Gardien depuis 40 ans

AlimPlus a vu le jour à Ange-Gardien voilà plus de quatre décennies.

L’entreprise a par la suite procédé à l’acquisition de Boucher et Frères (en 2000 à Montréal), Les Produits alimentaires Galaxie (en 2003 à Saint-Jérôme), Charlebois Alimentation (en 2015 dans la région Hull-Gatineau) et Services alimentaires Riverview (en 2015 dans les Laurentides).

AlimPlus avait de grandes ambitions pour ses installations d’Ange-Gardien et avait même procédé à l’acquisition d’un terrain, voilà trois ou quatre ans, en vue de la réalisation de son projet d’expansion. L’acquisition de AOF service alimentaire, une entreprise familiale de Drummondville, lors du premier trimestre de 2019, est cependant venue tout remettre en question.

«Avec l’acquisition de AOF, on a doublé notre volume d’affaires», rappelle M. Lapointe.

L’entreprise n’a pas encore décidé quel sort elle entend réserver aux bâtiments d’Ange-Gardien.

«On veut se donner un peu de temps et laisser retomber la poussière. AlimPlus est une grande famille, où les employés d’Anjou et d’Ange-Gardien entretiennent des liens très étroits», explique M. Lapointe.

Invité à commenter le départ de l’entreprise, le maire Yvan Pinsonneault se dit attristé par la nouvelle et avoir une pensée pour les employés qui perdent leur emploi.

«La COVID-19 fait une première victime chez nous avec la fermeture des installations d’AlimPlus. Ce n’est pas facile de voir disparaître un commerce établi chez nous depuis plus de 40 ans», reconnaît M. Pinsonneault.

Il convient de rappeler que cette petite localité avait également vu partir Meunerie Côté & Paquette à destination de Saint-Hyacinthe, voilà près de deux ans, à la suite de l’incendie qui avait rasé ses installations d’Ange-Gardien.