Au boulot à vélo six mois par année
INUSITÉ. Tous les sportifs essaient tant bien que mal d’intégrer l’exercice à leur journée de travail. Le chirurgien-dentiste André Savard a relevé le défi avec brio, voilà plus d’une quinzaine d’années, en utilisant le vélo comme mode de transport quotidien.
André Savard exerce sa profession à Farnham depuis 42 ans et habite Granby depuis 28 ans.
Ce dentiste de 67 ans se rend au travail à vélo quatre jours par semaine, six mois par année. Il commence sa saison en mars, dès la fonte des neiges, et enfourche sa bécane matin et soir – pendant une bonne heure chaque fois – jusqu’au début d’octobre.
«Je ne crains pas la pluie, seulement les orages. Il faut dire que j’ai un excellent vélo, tous les vêtements qu’il me faut et un bon système d’éclairage me permettant de rouler à la noirceur», explique-t-il.
Un mode de vie
Alors que la plupart des gens déjeunent et prennent une douche avant de quitter la maison pour le travail, André Savard fait exactement le contraire. Il se lève tôt, quitte Granby à 6h15 et arrive à Farnham vers 7h15.
Le cycliste d’expérience emprunte La Montérégiade jusqu’à Saint-Alphonse-de-Granby, puis délaisse la voie cyclable pendant 7 km, pour rattraper la piste asphaltée à la hauteur d’Ange-Gardien.
«L’étroitesse des pneus de mon vélo de route ne me permet pas de rouler sur la terre battue. Ça me prend un chemin pavé», affirme celui qui maintient une vitesse moyenne de 25 à 30 km/heure selon l’importance du vent.
Au fil des ans, M. Savard a pris le temps de bien s’installer: une douche, un coin lunch et une laveuse-sécheuse l’attendent tous les jours à son arrivée au bureau.
Après avoir repris des forces, le copropriétaire de la Clinique dentaire Savard & Chartier est frais et dispos pour sa réunion de travail à 8h30 et son premier patient à 9h.
Bonne préparation
André Savard dit apprécier les deux heures de solitude qu’il s’accorde chaque jour, en pleine nature, lui qui passe le reste de la journée entre quatre murs.
«À 6h15 le matin, il n’y a pas grand monde sur la piste. Je rencontre toujours les deux ou trois mêmes personnes. On s’envoie la main, mais aucun d’entre nous ne prend le temps de s’arrêter pour parler à l’autre», indique-t-il.
Durant la saison froide, le Granbyen d’adoption remplace le vélo par le ski de fond et la course à pied alors que sa conjointe fait du spinning.
Si M. Savard a pour ainsi dire toujours roulé à bicyclette d’une façon ou d’une autre, il en a fait une activité familiale au milieu des années 90.
«Ma conjointe et moi avons participé au Grand tour, organisé par Vélo Québec, pendant une dizaine d’années avec trois de nos six enfants. Le plus jeune devait avoir neuf ans à l’époque», précise-t-il.
La participation au Grand tour, une épreuve de six jours consécutifs avec des sorties quotidiennes de 100 à 120 km, demande de la discipline et une bonne préparation.
«Je fais de la course à pied depuis plusieurs décennies. C’est une bonne façon pour moi de m’entraîner», affirme celui qui a un marathon et près de 60 demi-marathons à son actif.
Un accident «bête»
Même s’il parcourt de 5 000 à 6 000 km par année pour se rendre au boulot ou s’amuser en famille, André Savard n’avait jamais eu de vraie mésaventure jusqu’à l’an dernier.
Un soir, alors qu’il filait vers la maison à une vitesse approximative de 30 km/h, un jeune chat s’est jeté sur lui et a fini sa course dans la roue avant de sa bicyclette.
«En essayant de l’éviter, j’ai chuté et je me suis brisé cinq côtes. J’ai également subi une intervention chirurgicale pour des ligaments déchirés à l’épaule droite qui m’a tenu à l’écart du bureau pendant une semaine et demie», poursuit-il.
Ce fâcheux accident n’a pas découragé le dentiste à vélo, loin de là.
«J’ai toujours la même fébrilité à remonter sur mon 20 vitesses à chaque printemps», affirme-t-il avec un large sourire.