Bedford: les chauffeurs d’Autobus ABC manifestent leur mécontentement
TRANSPORT. Après le lock-out décrété vendredi dernier par Transport scolaire Sogesco, les chauffeurs de la division Autobus ABC ont dressé des lignes de piquetage tôt ce matin devant les principaux ports d’attache de la compagnie.
«Les employés se sont présentés aux stationnements d’autobus de Bedford, Farnham et Cowansville dès 5h avec leurs affiches, puis ont quitté les lieux vers 9h15 afin de poursuivre leur opération de visibilité dans des endroits plus fréquentés», précise Sylvie Duval, porte-parole de la section locale des Teamsters.
Comme le port d’attache de Cowansville (Autobus P. Dorais) est situé en bordure de la 202 – où les usagers de la route circulent à 90km/heure – les chauffeurs n’ont pas eu d’autre choix que de laisser leur automobile dans le stationnement du magasin Wal-Mart situé à près d’un kilomètre de là.
À Bedford, les manifestants ont été plus chanceux et ont pu garer leur véhicule dans le stationnement d’une propriété privée contiguë au port d’attache d’Autobus ABC. Il n’y avait cependant aucun autobus sur place, l’entreprise ayant pris soin de déplacer sa flotte à l’extérieur de Bedford jusqu’à nouvel ordre.
Prochains jours
À moins d’un changement de dernière minute, le lock-out devrait se poursuivre jeudi et vendredi, privant ainsi de transport plus de 900 élèves de la grande région de Bedford (645 de Val-des-Cerfs et 282 d’Eastern Townships).
Pas moins de dix écoles primaires, secondaires et pour adultes de Bedford, Saint-Armand, Notre-Dame-de-Stanbridge et Cowansville sont affectées par ce conflit de travail.
«Malgré l’absence de transport pour une partie de notre clientèle, le taux d’absentéisme n’est pas plus élevé que pendant les dernières journées avant le lock-out. En fait, seulement dix élèves ont motivé leur absence par un manque de transport. Il faut croire que les parents se sont pris en main et ont trouvé des mesures alternatives», indique Éric Racine, directeur général par intérim à Val-des-Cerfs.
Rencontre de conciliation
Les parties patronale et syndicale doivent se rencontrer en présence d’un conciliateur, vendredi, aux bureaux du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, rue Port-Royal à Montréal.
«Si le lock-out se poursuit au-delà de sept jours, la compagnie s’expose à des problèmes avec les commissions scolaires Val-des-Cerfs et Eastern Townships, car cette action implique l’interruption d’un service public», reconnait Line Langlois, porte-parole de Transport scolaire Sogesco.
Val-des-Cerfs a d’ailleurs déjà fait parvenir une mise en demeure à l’entreprise l’enjoignant de respecter le contrat signé en 2012.
«On ne veut pas s’ingérer dans les négociations, mais on souhaite un règlement négocié dans les plus brefs délais», ajoute M. Racine.
Il convient de rappeler que l’employeur et les travailleurs divergent toujours d’opinion sur la vérification mécanique avant départ des autobus (VAD). La compagnie souhaite confier cette opération quotidienne à un mécanicien ou à un préposé alors que les employés réclament le statu quo, afin de ne pas perdre les deux heures de salaire dédiées à cette tâche.
«Notre objectif dans tout ça, c’est l’amélioration de la sécurité des usagers et de l’état mécanique de la flotte d’autobus. À nos yeux, il s’agit d’un simple droit de gérance», affirme Mme Langlois.