Brome-Missisquoi: des bornes d’urgence géolocalisées pour faciliter le repérage en forêt
SÉCURITÉ. La MRC de Brome-Missisquoi est réputée pour ses installations sportives et de plein air, mais n’est pas à l’abri pour autant des accidents et des cas de disparition en forêt. Voilà pourquoi elle met tout en œuvre pour faciliter le travail des secouristes lors d’un sauvetage en milieu isolé.
En 2013, au lendemain d’un accident de motoneige dans le parc des Laurentides, lors duquel les ambulanciers n’ont pas été en mesure d’intervenir faute de routes praticables, le Protecteur du citoyen a rédigé un rapport dont l’Organisation de la sécurité civile du Québec s’est par la suite inspiré pour l’élaboration d’un cadre de référence pour les opérations de secours.
Quatre ans plus tard, le ministère de la Sécurité publique accouchait d’un Protocole local d’intervention d’urgence (PLIU) assorti d’un programme d’aide financière permettant aux services de sécurité incendie (SSI) du Québec de mieux planifier les sauvetages en forêt, en montagne et dans les sentiers tout en se dotant des équipements requis pour de telles interventions.
Adhésion volontaire
En 2017, la MRC de Brome-Missisquoi s’est engagée sur une base volontaire à produire un PLIU, puis a recensé les ressources existantes et évalué ses besoins en équipements.
Le territoire de Brome-Missisquoi est le plus vaste de la Montérégie avec une superficie de 1650 km2. Celui-ci regroupe 21 municipalités et est desservi par onze brigades d’incendie, quatre compagnies ambulancières et deux corps policiers.
«Les ententes entre les pompiers, policiers et ambulanciers fonctionnaient déjà très bien, mais il restait à mettre sur papier les rôles et attributions de chacun des intervenants en prévision de la rédaction du PLIU», signale Jean-Philippe Lagacé, coordonnateur en sécurité incendie à la MRC.
La MRC de Brome-Missisquoi a par la suite soumis une demande de subvention de 191 085 $, puis obtenu une aide financière de l’ordre de 150 000 $, dans le cadre de ce programme, pour l’achat de divers équipements et de 2000 bornes d’urgence géolocalisées devant être installées à la grandeur du territoire.
Ces balises permettront aux randonneurs et aux adeptes de la marche, la raquette, le ski de fond, le ski hors-piste, l’équitation, le vélo de montagne, le canicross, le VTT ou la motoneige de se repérer puis de signaler tout problème (accident, disparition, ennui de santé, etc.) aux autorités compétentes.
«En cas d’urgence, il suffit de repérer la borne d’urgence la plus près, de composer le 9-1-1 et de transmettre le numéro de la balise repérée à la centrale», résume M. Lagacé.
Ces balises, fournies par la firme québécoise Ondago, sont déjà installées sur le territoire de Bromont. Les directeurs des autres services de sécurité incendie ont également commandé les leurs.
Élaboration du PLIU
Dans Brome-Missisquoi, l’élaboration du PLIU a été confiée à un comité de travail composé des directeurs des SSI de Dunham, de Bedford et de Bromont, Brigham et Saint-Alphonse-de-Granby, Patrick Cournoyer, Ralph Gilman et Hugo Brière, du coordonnateur et du coordonnateur adjoint en sécurité incendie, Jean-Philippe Lagacé et Maxime Roy, et de la conseillère en sécurité civile Caroline Huard.
«Notre document a déjà été approuvé par le conseil des maires de Brome-Missisquoi et est maintenant entre les mains du ministère de la Sécurité publique qui doit également donner son approbation. Une fois cette étape franchie, nous entendons réunir tous les intervenants en sauvetage, les gestionnaires de sentiers, les responsables des clubs de véhicules hors route et les propriétaires de stations de plein air pour leur présenter les grandes lignes du PLIU et solliciter leur collaboration. Il restera ensuite à informer la population de l’existence des bornes d’urgence géolocalisées et de l’application Ondago qui peut être téléchargée sur les appareils mobiles», précise le coordonnateur en sécurité incendie à la MRC.
Le PLIU de Brome-Missisquoi fera l’objet d’une mise à jour annuelle. Les intervenants seront également appelés à prendre part à une pratique régionale annuelle leur permettant de se familiariser avec les rôles de tout un chacun.
«Avec la multiplication des sentiers et l’offre de vélo de montagne en pleine croissance, les risques de blessures sont appelés à augmenter tout comme le nombre de sauvetages hors route. La mise en place du PLIU arrive donc à point», ajoute M. Lagacé.