Brome-Missisquoi révise son schéma de risques en incendie
SÉCURITÉ PUBLIQUE. La MRC de Brome-Missisquoi et ses municipalités constituantes travaillent actuellement à l’élaboration d’un nouveau schéma de couverture de risques en sécurité incendie. Cet exercice ambitieux, qui met à contribution plusieurs intervenants, doit être terminé pour la fin de l’année en cours.
«Brome-Missisquoi a toujours été proactive en cette matière. En juin 2006, elle avait d’ailleurs été l’une des toutes premières MRC du Québec à adopter la version finale de son schéma», rappelle Ralph Gilman, chef de la brigade de Bedford et représentant des directeurs incendie au comité régional de sécurité.
Le ministère de la Sécurité publique demande désormais aux MRC de réviser leur schéma à tous les cinq ans. Brome-Missisquoi s’est mise à la tâche en 2013 et devrait adopter la version finale de son schéma en 2016, après avoir obtenu le feu vert de Québec.
«Chaque service d’incendie doit colliger les données sur une base annuelle. Ça a nécessité beaucoup de travail au départ, car on devait couvrir les années antérieures, mais cette étape est maintenant derrière nous», précise M. Gilman.
Au cours des prochains jours, les 21 municipalités seront appelées à donner leur avis sur le projet de schéma.
«J’ai six rencontres à l’agenda pour les prochaines semaines. Je dois rencontrer les élus de chacune des quatre municipalités desservies par la brigade de Bedford, puis assister à la réunion du comité des directeurs incendie et à la réunion du comité régional de sécurité. Bref, un calendrier très chargé», résume M. Gilman.
Rôle du schéma
Le schéma de couverture de risques définit les devoirs et obligations auxquelles les municipalités et les brigades d’incendie doivent se soumettre pour répondre aux exigences du ministère de la Sécurité publique.
«Ça couvre un paquet de choses, comme l’inspection des habits, appareils respiratoires, véhicules, échelles et bornes-fontaines, le calendrier des visites de prévention/inspection des résidences, écoles, résidences pour aînés, commerces, industries et fermes, la formation de base des pompiers, la formation spécialisée, la certification des équipements, le temps de réponse des brigades et divers autres aspects», résume le directeur du service de sécurité incendie de Bedford.
En milieu rural, une brigade doit être en mesure d’intervenir dans un délai de 15 minutes avec une équipe minimale de dix pompiers. Dans le jargon, on appelle cela la première force de frappe.
«De façon générale, on peut dire que ce délai est respecté dans 99 % des cas», précise M. Gilman.
Le ministère regarde actuellement d’autres scénarios en matière de temps de réponse.
«L’un des scénarios à l’étude prévoit 12 minutes pour la mobilisation des effectifs et une minute additionnelle par km à franchir. Le but recherché, c’est d’élaborer un scénario réaliste, qui tient compte de toutes contraintes du milieu», explique M. Gilman.
Nouvelles obligations
La plupart des observateurs s’entendent pour dire que l’adoption du nouveau schéma ne changera pas grand-chose aux obligations des municipalités et des brigades en matière de sécurité incendie, les orientations restant essentiellement les mêmes d’un schéma à l’autre.
Le processus en cours permettra toutefois d’intégrer la Ville de Bromont au schéma de couverture de risques de Brome-Missisquoi.
«C’est l’un des points majeurs de la réforme. Bromont, qui s’est détachée de la MRC de la Haute-Yamaska en 2010 pour joindre les rangs de la MRC de Brome-Missisquoi, n’était pas couverte par le schéma de l’un ou l’autre de ces deux regroupements», indique le DG adjoint de la MRC, Francis Dorion.
Au dire de ce dernier, l’exercice de révision vise également à harmoniser les façons de faire sur l’ensemble du territoire et à brosser un portrait le plus précis possible des forces et faiblesses des brigades de la région.
«La MRC va respecter l’autonomie de chacune des brigades tout en jouant un rôle accru sur le plan régional afin de pouvoir accompagner davantage les municipalités de son territoire en matière de sécurité incendie», signale M. Dorion.
Le DG adjoint de la MRC se dit satisfait du climat de travail et note par ailleurs une meilleure compréhension du rôle et des besoins de chacun, tant du côté des élus que des pompiers. À ses yeux, il est important que tout le monde se parle franchement lorsqu’un différend se présente.
«Les municipalités qui, à la base, percevaient les nouvelles exigences du ministère de la Sécurité publique comme une simple dépense, ont fini par réaliser qu’il s’agissait d’un service essentiel destiné à protéger les personnes, ainsi que les biens personnels et collectifs», poursuit M. Dorion.
Efforts concertés
Deux regroupements participent à la révision du schéma de couverture de risques en sécurité incendie de la MRC de Brome-Missisquoi.
1. Le comité régional de sécurité incendie et de sécurité civile est constitué de sept maires: Gilles St-Jean – président (Canton de Bedford), Yves Lévesque (Bedford), Richard Burcombe (Lac-Brome), Normand Delisle (Brigham), Martin Bellefroid (Pike River), Ginette S. Gendreault (Notre-Dame de Stanbridge) et Greg Vaughan (Stanbridge East).
. Les directeurs incendie de Bedford et de Cowansville, Ralph Gilman et Gilles Deschamps, le DG adjoint de la MRC, Francis Dorion et un chargé de projet en sécurité incendie, Maxime Roy, assistent également aux réunions du comité régional.
2. Le comité des directeurs incendie est constitué des onze chefs de brigade de la MRC de Brome-Missisquoi. Gilles Deschamps en assume la présidence.
Calendrier de travail
. 18 septembre: dépôt de la version préliminaire
. 21 au 25 septembre: envoi du projet aux deux comités
. 28 septembre au 2 octobre: les deux comités se rencontrent
. 5 au 23 octobre: les municipalités donnent leur avis
. 2 ou 3 novembre: adoption du plan de mise en œuvre par les municipalités
. 17 ou 25 novembre: adoption du plan de mise en œuvre par la MRC
. 3 décembre: consultation publique sur le schéma
. 15 décembre: la MRC adopte la version préliminaire du schéma
. 18 décembre: la MRC soumet le projet de schéma au ministère
. en 2016: le ministère évalue le projet et donne le feu vert
. en 2016: la MRC adopte la version finale du schéma