C’est la fin pour la Tabagie Centre-Ville et le SuperClub Vidéotron
AFFAIRES. La Tabagie Centre-Ville et le SuperClub Vidéotron, fermeront leurs portes à la fin du mois, à la surprise générale. Le propriétaire, Mario St-Pierre, ne lance pas la serviette pour autant et a déjà des projets plein la tête.
Le commerçant soutient que le marché de la vidéo est en déclin depuis quatre ou cinq ans en raison de la diversification de l’offre. Plusieurs consommateurs ont délaissé la location des cassettes VHS ou Blueray et se procurent maintenant leurs films préférés par l’entremise des chaînes de télévision spécialisées (Illico, Netflix, etc.). Il y a également beaucoup de matériel disponible sur Internet.
Et si certains adultes fréquentent encore les clubs vidéo, beaucoup de jeunes ne jurent plus que par les téléphones intelligents et les tablettes électroniques.
«Les gens peuvent louer ou acheter leurs films en ligne ou à l’écran. Et comme tout se fait à distance, ils n’ont plus l’obligation de sortir de la maison», explique le propriétaire du SuperClub Vidéotron de Farnham.
Au dire de ce dernier, les individus et familles qui se déplacent au club vidéo de leur quartier le font avant tout pour jeter un coup d’œil aux étalages, avoir un aperçu des dernières nouveautés ou simplement confirmer leur choix de films.
Évolution du marché
Mario St-Pierre s’est lancé en affaires en 1990, sur la rue Hôtel-de-Ville, avec le rachat d’une tabagie appartenant à Paul Côté. Son ex-conjointe était également de l’aventure.
«Ça fait maintenant un bon quart de siècle. C’est fou comme le temps passe vite», constate le commerçant.
En 1994, M. St-Pierre a décidé de se relocaliser sur la rue Principale, en face du bureau de poste, et de diversifier ses opérations avec l’ajout d’un club vidéo.
«Il y avait déjà trois autres clubs vidéo à Farnham à l’époque. Ils ont tous fermé au fil des ans et on s’est retrouvés pratiquement seuls», ajoute le principal intéressé.
L’homme d’affaires soutient qu’un club vidéo doit désormais offrir d’autres produits et services (téléphonie, vente de décodeurs, manettes, jeux vidéo et autres équipements) s’il veut rentabiliser ses opérations.
«Dans un petit marché comme le nôtre, c’est difficile d’offrir ces services-là, car le coût de l’inventaire est élevé», poursuit M. St-Pierre.
Ce dernier serait très surpris qu’un autre commerçant se lance dans la location de vidéos sur le territoire de Farnham, «à moins d’y déménager un club déjà existant».
Le SuperClub Vidéotron de Farnham proposait à sa clientèle entre 7 000 et 8 000 titres à un ou plusieurs exemplaires (jusqu’à 30 copies). De 30 à 40 nouveaux titres venaient s’ajouter chaque mois.
«Malgré une fermeture imminente, nous avons continué à nous procurer les toutes dernières nouveautés jusqu’à la mi-septembre, avant de mettre fin à la location deux semaines plus tard», précise M. St-Pierre.
L’inventaire du magasin a été liquidé en quatre semaines.
«Comme les prix étaient alléchants, il n’était pas rare de voir un acheteur repartir avec dix ou vingt DVD», ajoute le propriétaire.
Un nouveau défi
Mario St-Pierre n’est pas à court d’idées et prévoit ouvrir un nouvel établissement commercial dès le début de décembre.
La date d’ouverture n’est pas encore fixée, mais on sait déjà que le nouveau commerce sera situé à Farnham et fera appel à une dizaine d’employés à temps plein ou à temps partiel.
«C’est un domaine que je connais déjà, mais je ne veux pas en dire plus. Je ne veux pas donner des idées à la compétition», explique le commerçant, à l’aube d’un nouveau départ.