Crise du verglas: le maire Phoenix n’a pas oublié

MONDE RURAL. Sainte-Sabine n’a pas été épargnée par la crise du verglas de janvier 1998, mais la petite localité s’en est relativement bien tirée malgré tout, estime le maire Laurent Phoenix.

Laurent Phoenix est l’un des deux seuls maires de Brome-Missisquoi encore en poste à avoir vécu la fameuse crise du verglas de la fin des années 90.

«Chez nous, la pluie verglaçante a frappé fort. La plupart des poteaux électriques sont tombés par terre et certains secteurs de la Municipalité ont été privés de courant pendant cinq bonnes semaines. À mon domicile, le courant a été rétabli à la fin de janvier, après un mois d’interruption», indique-t-il.

Ce dernier prend soin de rappeler que les producteurs agricoles et les gens de la campagne possèdent souvent un poêle à bois qu’ils l’utilisent comme mode de chauffage principal ou comme système d’appoint.

Plusieurs exploitations agricoles sont également dotées de génératrices, pouvant être opérées par un tracteur et qui leur permettent de subvenir aux besoins de leur élevage en cas de panne électrique.

«Ça a été plus difficile dans le 11e rang, là où certaines grosses fermes avaient de plus grands besoins en courant», précise M. Phoenix.

Travail de titan

Le maire de Sainte-Sabine dit avoir été agréablement surpris par la diligence des monteurs de ligne.

«Compte tenu de l’ampleur des dégâts, je ne pensais jamais que ça pouvait se faire aussi vite. Il a suffi d’un mois pour rebâtir le réseau de distribution», rappelle-t-il.

M. Phoenix prend soin d’ajouter que le secteur desservi par le réseau électrique de Saint-Jean-Baptiste a dû patienter une semaine de plus que le reste de la Municipalité.

Selon ce dernier, la présence de nombreuses équipes de monteurs des États-Unis et de l’Ouest canadien a largement contribué au succès de l’opération.

Les autorités municipales ont également fait leur part pour accommoder la population.

«La Municipalité s’est procuré une génératrice pendant la panne de courant et a pu offrir de l’hébergement aux citoyens en quête d’un toit. Nous avons également fait venir du bois d’un peu partout que l’on s’est empressé de redistribuer aux citoyens dont les réserves commençaient à s’épuiser», explique-t-il.

Sainte-Sabine s’est doté d’un plan d’urgence au lendemain de la crise du verglas avec le soutien technique de la Sécurité civile.

«Notre plan d’urgence n’a pas été mis à jour depuis 1998, mais une spécialiste s’affaire actuellement à combler cette lacune. Farnham nous accompagne dans cette démarche, car c’est également elle qui dessert notre territoire en matière de sécurité incendie», ajoute M. Phoenix.

Malheureux accident

Laurent Phoenix a également en mémoire l’accident qui a coûté la vie à Fernand Rainville, un ancien résidant de Sainte-Sabine établi à Farnham au moment de la crise du verglas.

«M. Rainville a emprunté la génératrice de ses fils – actionnée par un tracteur – pour aller réchauffer l’intérieur de l’église Saint-Fabien. À son retour, il été happé par un fil électrique qui pendait à quelques pieds du sol et est décédé des suites de ce terrible accident», résume-t-il.

Vingt-sept autres Québécois ont perdu la vie durant la crise du verglas par accident, intoxication, hypothermie ou des suites d’un incendie.