De la marijuana thérapeutique «made in» Cowansville?

MARIJUANA. L’industrie florissante du cannabis thérapeutique pourrait profiter à Cowansville. La Ville serait sur le point d’accueillir une «usine» de marijuana produite à des fins médicales, a appris JournalLeGuide.com. Un groupe d’investisseurs exprime un vif intérêt pour déployer ce projet évalué à 6M $ et qui entraînerait la création de 150 emplois sur un horizon de cinq ans.     

«Il y a bel et bien un projet à Cowansville pour la culture et la commercialisation de marijuana médicale, un projet sérieux qui a été très bien développé. On attend l’approbation de Santé Canada pour aller de l’avant», confirme d’emblée Me Vincent Taillefer, porte-parole du groupe intéressé, Cannaflor. Ce dernier compte une dizaine d’investisseurs, provenant du Québec et de la France. Certains d’entre eux cumulent plusieurs années d’expérience dans le domaine pharmaceutique.

Le choix des lieux pour la culture serait déjà arrêté. Me Taillefer n’a toutefois pas voulu s’avancer sur l’emplacement précis, se contentant d’affirmer qu’il s’agit d’un bâtiment industriel existant qui offre une possibilité d’expansion. Les installations, au départ, couvriront une superficie de 20 000 pieds carrés. Pas question de lésiner sur les moyens, puisque des aires dites pharmaceutiques seront aménagées, «avec des systèmes de filtration d’air très sophistiqués, pour éviter toute contamination et tout impact de la culture à l’extérieur du bâtiment.»

La première phase du projet, évaluée à 1,6M $, créerait une dizaine d’emplois. Sur une période de cinq ans, le groupe prévoit des investissements de 6M $ et la création de 150 emplois. Il y aura des postes à combler en gestion, comptabilité, recherche et développement – pour «créer de nouveaux hybrides de marijuana» – horticulture, vente et marketing. Tous seraient basés à Cowansville.

Cowansville… au détriment de Bedford

De nombreux endroits ont été envisagés par les promoteurs, notamment la Rive-Nord et l’île de Montréal. Au final, la Ville de Cowansville aurait coiffé celle de Bedford, selon les informations obtenues par JournalLeGuide.com. Une des plus vieilles usines de Bedford, la Place Excelsior, a été visitée par le groupe, confirme la propriétaire Diane Alarie. «C’est toujours une déception quand on a des locaux à louer et que ça ne fonctionne pas. Ces produits-là [les plants de cannabis] nécessitent beaucoup d’humidité et la structure de mon bâtiment est en bois. Il y a une fenestration abondante aussi, alors que la lumière y est fortement contrôlée», avance-t-elle, sans donner plus de détails. La visite a eu lieu vers la fin du mois d’avril.

Le choix de Cowansville relèverait certes d’une question financière liée au bâtiment, mais aussi du support logistique – et non économique tient à préciser Me Taillefer – offert rapidement par les autorités de la Ville et du Centre local de développement (CLD) de Brome-Missisquoi.

JournalLeGuide.com a tenté d’obtenir les commentaires du maire Arthur Fauteux, mais ce dernier a évité de se prononcer, se contentant de dire qu’un projet était dans les cartons de la Ville.

Du côté du CLD de Brome-Missisquoi, sans nier les démarches, on se montre avare de détails. «C’est vraiment très bien fait, c’est une équipe de professionnels, un dossier pharmaceutique solide avec des gens compétents», glisse-t-on.

Des mesures strictes entourent la mise sur pied d’une telle entreprise (voir autre texte). L’échéancier du projet est d’ailleurs étroitement lié à l’approbation de Santé Canada. Et même si on reconnaît que la pile de demandes est imposante sur les bureaux de l’organisme fédéral, le porte-parole du groupe ne cache pas son optimisme. «Il faut avoir une expertise et une expérience, ce que mes collègues et moi avons, et nous croyons fortement au succès du projet, car notre dossier est complet et très bon.»