Des parents de Farnham disent non au projet de découpage scolaire

CHANGEMENT. Les parents des élèves touchés par le projet de redécoupage des secteurs scolaires en ont gros sur le cœur et craignent que les changements envisagés nuisent aux résultats académiques de leurs enfants et les privent de leur réseau d’amis.

«Chaque enfant déporté dans la région de Bedford et Notre-Dame passera une quarantaine de minutes par jour dans l’autobus au lieu d’être actif, au repos ou en période d’étude. C’est un stress inutile qui nuira au bon développement», indique Tania Courdy, une résidante de Sainte-Sabine, dont la fille de six ans et demi sera déplacée de l’école Saint-Jacques (Farnham) à l’école Premier Envol (Bedford) à compter de septembre prochain.

Le maire de Farnham, Josef Hüsler, abonde dans le même sens…

«Les changements  importants chez d’aussi jeunes enfants ainsi que les longs trajets en autobus peuvent affecter leur qualité de vie et leur enlever le goût d’aller à l’école. C’est une situation qui favorise le décrochage scolaire», insiste M. Hüsler.

La Farnhamienne Kim Ouellet aborde la question sous l’angle de la distance et des coûts.

«L’école de Notre-Dame est à cinq fois la distance de l’école Saint-Jacques pour les parents du secteur Boisé-Rainville. Cela représente 27 km par jour et 500 $ d’essence par année scolaire pour les parents utilisateurs du service de garde», résume-t-elle.

Se basant sur un article de la publication American Journal of Community Psychology, intitulé «The impact of school transitions: a focus for preventive efforts», cette dernière soutient que le déplacement des enfants est associé à des difficultés d’adaptation à l’école et à des résultats plus faibles dès l’année de changement d’école, en plus d’augmenter les risques lors de l’entrée au secondaire.

«Comme les services de garde en milieu scolaire n’offrent pas l’aide aux devoirs, les élèves vont devoir sortir leurs livres d’école à la maison même s’ils ont passé plusieurs dizaines de minutes sur la route et sont carrément brûlés», déplore Mme Ouellet.

Autres arguments

Kim Ouellet s’estime chanceuse malgré tout. Son fils de six ans quittera l’école Saint-Jacques pour l’école Saint-Romuald, deux établissements de Farnham situés à dix minutes l’un de l’autre.

«Comme je travaille à Farnham, je n’aurai  pas trop de difficulté à m’organiser, mais il y en a d’autres pour qui ce sera beaucoup plus compliqué», ajoute-t-elle.

Tania Courdi, qui travaille à Montréal, en est un bon exemple…

«Je dois quitter mon lieu de travail à 15h30 pour aller chercher ma fille au service de garde de l’école Saint-Jacques. Ça va me prendre encore plus de temps si ma fille étudie à Bedford. À quelle heure vais-je devoir partir du bureau?», se demande-t-elle.

Certains parents  craignent par ailleurs que leurs enfants perdent une partie de leurs amis en étant déportés dans une autre école. C’est notamment le cas des jeunes résidants du Boisé-Rainville qui seront répartis dans deux établissements distincts en raison de la subdivision de leur quartier à la hauteur de la rue des Écureuils.

D’autres trouvent déplorables que leur enfant quitte une école offrant tous les niveaux de classe pour une petite école devant composer avec des classes multi-niveaux.

«Le plus aberrant, c’est que le redécoupage scolaire ne règlera rien à moyen et long terme, puisque le secteur de Farnham continuera de croître pendant que les secteurs de Bedford et Notre-Dame risquent de poursuivre leur décroissance», renchérit Mme Ouellet.

Mmes Courdi et Ouellet invitent leurs concitoyens à venir donner leur point de vue, le 16 novembre dès 19h à la polyvalente JJB, dans le cadre de la séance de consultation publique.

«Les parents qui désirent prendre la parole doivent acheminer une demande écrite au secrétaire de Val-des-Cerfs le 6 novembre au plus tard», prend soin de rappeler Mme Courdi.