Élections municipales: un duel à la mairie de Sainte-Brigide-d’Iberville

POLITIQUE. Deux candidats se feront la lutte à la mairie de Saint-Brigide-d’Iberville lors des élections municipales du 7 novembre prochain

Patrick Bonvouloir a 51 ans et est président de l’entreprise à but non-lucratif IHR Télécom.

Ce dernier œuvre sur la scène politique municipale à titre de maire depuis 16 ans. Celui-ci a fait son entrée à l’hôtel de ville de Saint-Brigide en 1997 comme conseiller, puis en 2001 comme maire, au terme d’une lutte à trois. Il a par la suite été réélu en 2005 et 2009 avant de subir la défaite aux mains de Mario van Rossum en 2013. Il l’a emporté en 2017 aux dépens du maire sortant et d’un troisième candidat.

Le maire sortant a par ailleurs agi comme préfet suppléant de la MRC du Haut-Richelieu de 2005 à 2013, puis de nouveau de 2018 à ce jour.

Au cours de sa carrière, M. Bonvouloir a étroitement collaboré à la venue d’un dépanneur Voisin, d’un restaurant Tim Hortons, d’une station d’essence Pétro Canada et d’un truck-stop à la sortie 48 de l’autoroute des Cantons-de-l’Est. Ce mini centre commercial a ouvert ses portes en 2014.

Le principal intéressé a également travaillé à l’implantation d’un mini parc industriel spécialisé dans l’agroalimentaire sur le site d’un ancien camping situé dans le même secteur. On y retrouve désormais un entrepôt frigorifique de 52 000 pi2 (Entrepôt congelé 10-48) et un concessionnaire de machinerie agricole (Équipements Adrien Phaneuf). La construction d’autres immeubles voués à l’entreposage de denrées alimentaires est également envisagée.

Le mini parc industriel et 16 résidences du rang Rivière-Est auront accès à Internet haute vitesse grâce à une aide financière d’un maximum de 160 000 $ accordée à Sainte-Brigide par la MRC du Haut-Richelieu. Cette subvention permettra le prolongement du réseau de fibre optique jusqu’au site. «Nous sommes en attente des autorisations de Bell Canada pour la réalisation du projet», indique M. Bonvouloir.

Le quinquagénaire propose par ailleurs de regrouper l’ensemble des services municipaux dans deux nouveaux édifices distincts. Un premier abritant l’hôtel de ville et le centre communautaire, puis un autre pouvant accueillir la caserne de pompiers et le garage municipal. Ce projet, évalué à 7,8 M$, sera soumis à l’approbation de la population au moment du dépôt du règlement d’emprunt.

«Comme le vieil emprunt pour le réseau d’aqueduc et d’égouts arrive à échéance en 2022 et que la période de remboursement de l’emprunt pour la  construction des deux édifices ne débuterait qu’en 2023, ce projet pourrait à toutes fins pratiques se réaliser sans augmentation du compte de taxes», signale le principal intéressé.

Le candidat entend également accorder une attention particulière à la consolidation du mini-parc industriel et du projet résidentiel du secteur Detwiller.

 

Autre candidature

Mario van Rossum a 59 ans et a vu le jour à Sainte-Brigide.

Issu d’une longue tradition familiale, ce producteur agricole élève aujourd’hui un troupeau de 450 têtes de bétail – incluant 200 vaches laitières – sur une ferme entièrement robotisée. Il s’adonne également aux grandes cultures (maïs, soya, blé) avec son frère et sa sœur.

M. van Rossum a notamment été impliqué dans l’administration du Club Holstein Saint-Jean pendant 17 ans, dont sept à titre de président. Il a par ailleurs fait été membre du service de sécurité incendie local pendant un quart de siècle, dont deux à titre d’officier.

Marchant dans les traces de son père Jean-Martin, maire de 1993 à 2001, ce dernier a siégé au conseil municipal de Sainte-Brigide comme échevin de 2005 à 2009 avant de tenter sa chance à la mairie.

Défait par Patrick Bonvouloir aux élections de 2009, il a pris sa revanche aux élections de 2013 et a dirigé la Municipalité pendant quatre ans. Il a tenté de se faire réélire en 2017, mais a dû s’incliner au terme d’une lutte à trois candidats. Il entreprend aujourd’hui sa quatrième campagne à la mairie.

Au cours de son mandat, le maire Mario van Rossum a notamment procédé à la création d’un comité d’embellissement qui a vu à la mise en place d’oriflammes, bacs à fleurs et paniers suspendus sur la rue Principale. On a également rénové la bibliothèque scolaire-municipale, doté les édifices municipaux de défibrillateurs cardiaques, ajouté des indicateurs de vitesse aux entrées du village et installé des numéros civiques dans les rangs pou la sécurité civile.

«J’ai instauré la publication mensuelle du mot du maire pour rester en contact avec la population. J’ai également tenu des rencontres avec les organismes locaux sur une base régulière et commencé à travailler à la mise en place d’un programme MADA (Municipalité amie des aînés)», signale-t-il.

Le politicien garde par ailleurs un excellent souvenir de la visite de Patrice Michaud, en 2016, dans le cadre du tournage de La Petite séduction, et de l’aménagement du site de l’Arbrobonheur à l’arrière du centre communautaire.

M. van Rossum estime que le conseil actuel manque de transparence. «Les grands projets, dit-il, on les apprend par les journaux». Il affirme également que l’administration sortante a majoré le taux de la taxe foncière de 17 % (de 0,40 $ à 0,47 $ du 100 $ d’évaluation) en quatre ans sans augmenter les services.

«Ils ont beaucoup travaillé sur les routes, mais n’ont guère amélioré les services aux citoyens», indique-t-il.

Le candidat à la mairie se montre très critique à l’endroit du projet de centre multifonctionnel et de l’emplacement proposé par son adversaire. «Ça ne sera pas très sécuritaire pour les élèves de l’école voisine quand les pompiers volontaires vont rappliquer à la caserne et quand les camions vont quitter le centre pour répondre à une urgence», résume-t-il.

M. van Rossum reproche également au conseil actuel d’avoir négligé l’offre de loisirs. «Je propose d’installer des jeux d’eau pour permettre aux enfants de se rafraîchir pendant les vagues de chaleur et de réaménager la patinoire existante de manière à ce qu’on puisse l’utiliser quatre saisons par année», lance-t-il.