Farnham: 3 000 clients de Postes Canada pourraient être touchés
Le plan d’action élaboré par Postes Canada pour atteindre le seuil de la rentabilité fait craindre le pire aux employés de la section locale de Farnham qui invitent les élus et les citoyens à réagir.
«J’insiste auprès de la population pour qu’elle réagisse, qu’elle se sente concernée et ne soit pas simplement un spectateur passif face à la destruction d’un service postal public universel efficace. Chacun doit exiger de son maire, son conseiller municipal et son député l’engagement qu’ils défendront ce service auquel la population a droit», indique Jean Dugas, président de la section locale du Syndicat des travailleurs des postes (STTP), qui regroupe les employés de Farnham, Ange-Gardien, Dunham, Sutton, Lac-Brome et Mansonville.
M. Dugas fera par ailleurs une présentation devant les maires de la MRC de Brome-Missisquoi, le mardi 18 mars à 19 heures, juste avant la séance mensuelle du conseil. Un autre représentant du STTP, Alain Robitaille, sera également sur place pour présenter la position du syndicat aux élus.
Coupures de service
Jean Dugas laisse entendre que l’abandon progressif de la livraison du courrier à domicile pénalisera l’ensemble de la population, mais affectera plus spécialement les aînés et personnes à mobilité réduite.
«À Farnham, le nombre de personnes desservies par des boîtes postales communautaires (BPCOM) passera de 350 à plus de 3 000. Les 650 clients du secteur rural et les 568 locataires habitant un bloc appartement ne seront pas touchés par la réforme. Postes Canada laisse également entendre qu’une partie des commerces du centre-ville pourrait échapper à la réforme. Ceux de la rue Hôtel-de-Ville et du tronçon de la rue Principale délimité par les rues Meigs et Saint-Paul par exemple», résume M. Dugas.
Ce dernier soutient par ailleurs que la présence de boîtes postales communautaires (BPCOM) augmentera la circulation et l’accumulation de déchets au sol (les circulaires par exemple), tout en ouvrant la porte au vandalisme (les graffitis par exemple). Il ajoute que les BPCOM peuvent également être difficiles d’accès en hiver.
«Le plan d’action de Postes Canada nécessitera l’installation de plus de 60 nouveaux sites de BPCOM sur le territoire de Farnham. Les boîtes communautaires pourraient être installés en bordure de votre terrain ou du terrain voisin», précise le président de la section locale 265.
On ne dénombre actuellement qu’une dizaine de sites de BPCOM à Farnham (développements Plouffe, des Cerfs, des Écureuils, etc.), pour un total approximatif de 350 clients.
Le STTP craint par ailleurs que la décision de Postes Canada d’ouvrir des points de service dans les commerces de détail entraîne la disparition de certains bureaux de postes.
«Pour l’instant, les bureaux ruraux sont protégés par un moratoire, mais le moratoire fera l’objet d’une révision en 2014 lors de l’examen du protocole du service postal», insiste M. Dugas.
Rationalisation des opérations
Ce n’est pas d’hier que Postes Canada travaille à la rationalisation de ses opérations.
La société d’État a notamment modifié ses heures d’ouverture à la baisse à la fin de 2011 dans certaines localités. À Farnham, le bureau de poste ouvre à 10 heures (au lieu de 8h30) depuis un peu plus de 14 mois. L’heure de fermeture est demeurée la même.
Depuis l’été dernier, le courrier de la région de Farnham n’est plus traité sur place, mais acheminé à Ville Saint-Laurent pour être trié.
«Il faut savoir qu’une lettre postée à Farnham et adressée à un résidant de Farnham doit transiter par le centre de traitement de Ville Saint-Laurent avant de revenir à Farnham. Cette procédure occasionne des délais au niveau de la livraison», indique M. Dugas.
Ce dernier reconnaît toutefois que ces deux mesures (réduction des heures d’ouverture et centralisation du tri) n’ont pas entraîné de coupures de personnel à Farnham jusqu’à ce jour.
Le président du syndicat local croit cependant que l’implantation des BPCOM pourrait entraîner la disparition de 30 % à 40 % des facteurs. Le bureau de poste de Farnham compte actuellement sept facteurs urbains, deux facteurs ruraux, trois commis (tous syndiqués) et un superviseur (cadre non syndiqué).