Farnham: Autobus Viens transporte les élèves de la région depuis six décennies

TRANSPORT. Dans Brome-Missisquoi, en Haute-Yamaska et dans le Haut-Richelieu, le nom de la famille Viens est associé au transport scolaire depuis 60 bonnes années.

Le fondateur, Émile Viens, a débuté ses activités en 1962 avec l’acquisition d’un premier minibus d’une valeur de 1800 $ lui permettant d’assurer le transport des écoliers de Sainte-Brigide-d’Iberville à Saint-Jean-sur-Richelieu. Deux ans plus tard, il se portait acquéreur de deux autobus neufs d’une valeur de 9200 $ chacun.

«De nos jours, on doit s’attendre à débourser 125 000 $ pour un autobus scolaire au diesel et 85 000 $ pour un minibus scolaire au diesel. On parle ici de modèles 2023. Le coût d’un autobus électrique est trois fois plus élevé», signale Léo Viens, fils du fondateur et actuel président de l’entreprise de Farnham.

Transport en commun

En 1966, à la veille de l’Exposition universelle de Montréal, Émile Viens a marqué un grand coup avec l’acquisition des six autobus de la compagnie Riverside Bus Service Reg’d. Cette transaction lui a permis de faire une première incursion dans l’univers du transport en commun et nolisé.

En 1969, Autobus Viens déménage son siège social de Sainte-Brigide à Farnham et y construit un atelier pour l’entretien de ses véhicules.

À la même époque, l’entreprise familiale assure la liaison Farnham-Cowansville et offre un service de navette vers la Coronet, la Collins & Aikman et les autres usines locales.

«Dans ces années-là, plusieurs travailleurs n’avaient pas accès à une automobile personnelle», explique Léo Viens.

Deuxième génération

En 1974, Autobus Viens s’incorpore et trois nouveaux actionnaires se joignent à l’entreprise, soit les deux fils du fondateur, Léo et Mario, et son gendre, Richard Blais.

Dix ans plus tard, Émile Viens se départit de ses parts dans l’entreprise et laisse le plein contrôle de la compagnie à la deuxième génération d’actionnaires. Il vient d’avoir 72 ans.

Vague d’acquisitions

En 1985, la famille Viens obtient un contrat de 18 circuits scolaires dans la région de Saint-Jean-sur-Richelieu et ouvre une division dans la municipalité voisine de Saint-Athanase.

La fin des années 80 et la décennie 90 seront notamment marquées par l’acquisition de la ligne de transport interurbain reliant Mansonville, Sutton, Cowansville et Farnham à Montréal. C’est également une époque de grande expansion avec l’achat d’Autobus DL, de Cowansville, en 1988 (27 véhicules); Autobus Boulais, de Saint-Jean-sur-Richelieu, en 1991 (25 véhicules); Autobus Auger, de Saint-Bruno-de-Montarville, en 1994 (18 véhicules); Autobus La Johannaise, de Saint-Jean-sur-Richelieu, en 1997 (17 véhicules).

En 1998, au lendemain de l’obtention du contrat de transport en commun dans les villes de Saint-Jean-sur-Richelieu et de Saint-Luc et du contrat de transport intercités vers Montréal, la famille Viens opte pour la construction d’un centre administratif et d’entretien ultramoderne dans le Haut-Richelieu.

Entreprises distinctes

L’arrivée du nouveau millénaire marque une autre étape importante dans l’histoire de l’entreprise familiale avec sa subdivision en deux compagnies distinctes.

«En 2001, mon frère Mario a décidé de consacrer toutes ses énergies au secteur du Haut-Richelieu pendant que je prenais le contrôle du secteur Cowansville- Farnham. La séparation des actionnaires donnera notamment lieu à la création du Centre d’entretien M.N.L. inc. et au retour de son siège social à Farnham», résume Léo Viens.

La décennie 2000 donnera également lieu à l’entrée en scène de la troisième génération alors que les deux filles du président se joignent à l’équipe déjà en place. Natacha fera ses débuts en 2002 à titre de réceptionniste et d’agente de bureau alors que Mélanie viendra la rejoindre en 2005 en qualité de directrice des ventes et de répartitrice pour la division Farnham.

Diane Trépanier intégrera l’entreprise en 2015 à titre d’adjointe administrative alors que Patrick Laguë fera de même, cette année-là, à titre de superviseur-répartiteur pour la division Cowansville-Granby.

Le Groupe Léo Viens procédera par ailleurs à l’acquisition d’Autobus Bromont et de sa bâtisse de Granby, en 2007, puis de Transport Sargent, une compagnie de transport de marchandises à contrat avec Domco/Tarkett. Acquise en 2009, cette dernière mettra fin à ses activités en 2015.

Profil du Groupe Léo Viens

Le Groupe Léo Viens dessert aujourd’hui 43 circuits scolaires sur un large territoire délimité par Sainte-Brigide et Waterloo (d’ouest en est), par l’autoroute des Cantons-de-l’Est (limite nord) et par la frontière canado-américaine (limite sud).

Ses contrats avec la Commission scolaire Eastern Townships, le Centre de services scolaire (CSS) du Val-des-Cerfs et le CSS des Hautes-Rivières comptent pour 80 % du volume d’affaires de l’entreprise.

Le Groupe Léo Viens s’occupe également de transport parascolaire et nolisé (voyages de fin d’année, matchs de hockey, sorties de groupe, etc.) au Québec et en Ontario avec ses huit autobus et deux minibus de luxe.

L’entreprise offre par ailleurs un service de transport adapté sur une partie du territoire de la MRC de Brome-Missisquoi. Ses deux minibus peuvent accueillir jusqu’à six fauteuils roulants.

«Notre contrat avec la MRC a pris fin en décembre dernier, mais nous continuons à offrir le service pour trois mois, soit jusqu’au 22 mars prochain», précise M. Viens.

Du personnel expérimenté

Les conducteurs et conductrices du Groupe Léo Viens suivent une formation, tous les trois ans, donnée par le Centre de formation du transport routier. Les nouveaux employés ont également droit à 30 heures de pratique avec un chauffeur expérimenté.

«Nos employés ont entre 65 et 75 ans en moyenne et touchent un salaire de l’ordre de 18 $ à 23 $/ l’heure. Ils travaillent sur des heures coupées, mais on leur garantit un minimum d’heures chaque semaine. Ils profitent également des mêmes vacances que celles du réseau de l’éducation», indique M. Viens.

Ce dernier ajoute que les conditions de travail des conducteurs et conductrices se sont grandement améliorées au fil des ans avec l’avènement des sièges à air, des suspensions à air, du système électrique d’ouverture des portes et de la trappe de ventilation au plafond qui peut également servir de sortie de secours.

«Nos employés ne l’ont pas eu facile au cours des deux dernières années en raison de la pandémie, mais ils sont presque tous revenus au travail dès la reprise des cours en classe malgré la lourdeur de la tâche liée aux mesures sanitaires (visière, cloison de plexiglass, désinfection des mains, nettoyage entre chaque circuit, etc.). Nous leur devons une fière chandelle», ajoute le président de l’entreprise de Farnham