Fête nationale du Québec: un premier véritable test pour la loi 44

TABAC. La Fête nationale du Québec, qui donne le coup d’envoi aux grands rassemblements populaires de la saison estivale, constituera un premier véritable test pour la loi 44 interdisant l’usage du tabac dans les lieux publics intérieurs et extérieurs.

La cigarette, l’alcool et la musique font bon ménage depuis des siècles, mais les choses sont en train de changer. Bannie des bars et des salles de spectacles voilà plusieurs années déjà, la cigarette est maintenant interdite lors de la présentation des concerts en plein air en vertu des dernières dispositions de la loi 44 entrées en vigueur le 26 mai dernier.

La législation visant à renforcer la lutte contre le tabagisme interdit notamment l’usage de la cigarette conventionnelle et de la cigarette électronique dans tous les lieux publics de juridiction municipale (piscines, parcs et espaces verts, surfaces de dek hockey, terrains de jeu, balle, soccer, tennis ou pétanque, etc.). Cette interdiction s’applique non seulement à l’aire elle-même, mais à tout espace situé dans un rayon de 9 m autour de celle-ci.

Les nouvelles dispositions de la loi 44 visent tout spécialement à protéger jeunes et moins jeunes contre la fumée  secondaire.

Des poursuites pénales peuvent être intentées par une municipalité devant une cour municipale contre toute personne contrevenant à la loi concernant la lutte contre le tabagisme.

Sensibilisation

Forcées d’appliquer la loi 44, plusieurs municipalités ont pris les devants et choisi d’informer leurs citoyens bien avant l’entrée en vigueur des nouvelles dispositions de la loi 44.

À Ange-Gardien, par exemple, la municipalité a publié un premier article sur ce sujet d’intérêt public en mars dernier dans le bulletin d’information Le Gardangeois, puis un rappel en juin dans un mot du maire paraissant dans ce même bulletin.

La municipalité a également investi de 300 $ à 400 $ pour la réalisation d’enseignes en aluminium véhiculant le message d’interdiction destiné aux fumeurs.

«Ces enseignes ont été installées dans huit endroits distincts: hôtel de ville, caserne de pompiers, garage municipal, friperie, terrain de balle, terrain de soccer, parc Coulicou et parc de planches à roulettes. On avait jusqu’au 26 mai pour les mettre en place», résume Annie Lévesque, agente de communication et adjointe au service des loisirs de la municipalité d’Ange-Gardien.

La municipalité n’a encore reçu aucun commentaire, plainte  ou demande d’information au sujet de l’interdiction de fumer dans les lieux publics.

«Les gens ont entendu parler du nouveau règlement. On s’attend à ce que les fumeurs soient conciliants et collaborent à l’application du règlement, tout spécialement lors des grands rassemblements publics», ajoute Mme Lévesque.

À Ange-Gardien, les pompiers seront chargés d’assurer le service de sécurité lors de la Fête nationale. On ne leur a donné aucune consigne spécifique concernant l’usage du tabac dans les parcs et espaces.

Municipalités: autres réactions 

. La mairesse de Notre-Dame-de-Stanbridge, Ginette Gendreault indique que le conseil municipal n’a pas vraiment discuté des nouvelles dispositions de la loi 44. Elle croit que ce serait une bonne idée d’installer des enseignes dans les parcs et espaces verts afin de rappeler aux citoyens que l’usage du tabac y est désormais proscrit. «Chez nous, les célébrations de la Fête nationale se déroulent durant le jour. Et comme  il n’y a pas de spectacle en soirée, les conditions pour consommer de l’alcool ou fumer une cigarette dans un lieu public ne sont pas vraiment réunies», précise-t-elle.

. Le directeur général de la Ville de Farnham, François Giasson, laisse entendre que les municipalités commencent à peine à se familiariser avec les nouvelles dispositions de la loi 44 et qu’il y a encore de nombreuses zones grises. «Le stationnement fait-il partie intégrante d’un parc ou d’un terrain de balle? Il faut prendre le temps d’analyser tout ça…», avance-t-il, à titre d’exemple. M. Giasson ajoute que la Ville ne pourra agir seule dans ce dossier: chaque citoyen devra y mettre du sien et chaque organisme utilisant un site devra voir à ce que les droits des non-fumeurs soient respectés. «Il n’y aura pas de police du tabac à la Ville de Farnham!», insiste-t-il.