Grippe aviaire: quatre fermes de volailles d’Ange-Gardien dépeuplées

AGRICULTURE.  L’influenza aviaire fait des ravages dans les fermes de volailles du Québec depuis près d’un an. Après avoir frappé dans le Haut-Saint-Laurent et dans la région de Beauharnois-Salaberry en début d’année, le virus touche maintenant le secteur Ange-Gardien.

« Quatre sites de production spécialisés dans l’élevage des canards, des dindons, des poulets à griller et des reproducteurs ont été dépeuplés la semaine dernière dans la région d’Ange-Gardien. Entre 100 000 et 125 000 oiseaux ont été euthanasiés ou sont morts après avoir été infectés par le virus H5N1 », signale Martin Pelletier, directeur général de l’Équipe québécoise de contrôle des maladies avicoles (EQCMA).

Ce dernier ajoute que le virus a fait plus de 650 000 victimes au sein de l’industrie aviaire du Québec depuis son apparition en avril 2022. À l’échelle du Canada, les pertes s’élèvent à 7,5 millions de volailles, dont 3,5 millions en Colombie-Britannique seulement.

« Quand on détecte la présence du virus dans un élevage, tous les oiseaux présents sur le site sont euthanasiés afin de minimiser les risques de contagion. L’opération est menée par un sous-traitant du secteur privé sous la supervision de l’Agence canadienne d’inspection des aliments », ajoute M. Pelletier.

Même si la présence de la grippe aviaire est relativement récente au Québec, le directeur général de l’EQCMA ne s’attend pas à ce que le virus disparaisse à court terme.

« L’influenza aviaire va constituer une menace importante pendant quelques années. Comme il s’agit d’un virus qui mute couramment, il faudra rester vigilant », explique-t-il.

Mesures de biosécurité

Martin Pelletier laisse entendre que l’on a rarement de certitudes sur la source de contamination d’un élevage de volailles.

« Il est impossible de déterminer la cause exacte car il y a beaucoup de va-et-vient dans les fermes aviaires. Les bris de sécurité figurent parmi les principaux facteurs de risque alors que les aérosols qui se propagent entre deux bâtiments rapprochés peuvent être considérés comme des facteurs secondaires. Selon les saisons, des porteurs mécaniques de pathogènes comme les mouches, les insectes, la vermine, peuvent également être en cause », précise M. Pelletier.

Ce dernier attribue par ailleurs la propagation de la grippe aviaire à des contacts indirects.

« Les oiseaux sauvages – canards, bernaches, oies blanches – arrêtent à proximité des fermes pendant leur migration. La matière infectieuse contenue dans les sécrétions et les excréments contamine le sol et peut être transmise à un élevage d’oiseaux domestiques par une personne ou un animal qui entre en contact avec elle. Voilà pourquoi on recommande aux éleveurs d’accorder une attention toute particulière aux mesures de biosécurité (barrières physiques, remplacement des bottes et des vêtements à l’entrée des bâtiments, etc.) », poursuit le directeur général de l’EQCMA (1).

Selon M. Pelletier, il n’y a pas eu de cas au Québec en lien avec d’autres province ou d’autres pays.

En vertu de la Loi sur la santé des animaux, quatre maladies avicoles sont à déclaration obligatoire. Il s’agit de la grippe aviaire, de la pullorose, de la typhose et de la maladie de Newcastle.

(1)  Créée en 2009, l’EQCMA est un partenaire du secteur avicole québécois qui coordonne des activités de prévention, de contrôle et d’éradication de certaines maladies avicoles de concert avec les membres de l’industrie et les instances gouvernementales.