Jean Giguère coupable de voies de fait sur une conseillère municipale

JUSTICE. Jean Giguère, 63 ans, président du Festival de compétitions western de Sainte-Brigide-d’Iberville, a été trouvé coupable de voies de fait et d’avoir proféré des menaces à Carole Laroche qui était alors conseillère municipale.

L’infraction reprochée remonte au 5 juillet dernier. Deux jours auparavant, lors d’une séance du conseil municipal, la plaignante avait proposé d’aviser le festival que les fils électriques desservant les installations du festival seraient débranchés. Les fils traversaient l’emplacement d’un terrain de soccer à être aménagé sous peu. Une résolution avait été adoptée à l’unanimité.

Précisons que les installations du rodéo appartiennent au festival, un organisme à but non lucratif, mais elles sont situées sur un terrain municipal.

Plaignante

Au procès, l’ancienne conseillère a témoigné que l’accusé Giguère était fâché après l’adoption de la résolution. Au terme de l’assemblée, une citoyenne avait toutefois convaincu le conseil de rétablir l’électricité au festival qui organisait un derby de démolition la fin de semaine suivante.

Le maire de l’époque, Mario van Rossum, a invité Jean Giguère à se rendre au terrain des loisirs et y rencontrer un électricien pour assurer de rebrancher les fils. Le jour de l’incident, le 5 juillet, le maire y était avec d’autres élus, dont la conseillère Laroche.

À un moment donné, celle-ci s’est retrouvée seule avec un collègue du conseil, l’électricien et l’accusé qui lui a refusé l’accès aux installations du festival. Elle lui reproche d’avoir refermé une porte sur ses jambes tout en lui disant: «Toé, ta visite vient de se terminer. Décâlisse. T’as pas d’affaire ici.»  Comme elle insistait pour voir le panneau électrique où seraient rebranchés les fils, il a ajouté: «Je vais de crisser en bas des estrades» et il l’a poussée sur les épaules avec ses deux mains. Toujours selon le témoignage de l’ex-conseillère, M. Giguère a proféré la menace à quatre reprises. Il l’a abreuvée d’insultes tout en laissant entrer l’autre conseiller. Elle a justifié sa présence sur les lieux par le fait qu’elle était responsable du dossier des loisirs au conseil.

Le seul autre témoin de la Couronne a été un opérateur de machinerie qui effectuait des travaux sur le terrain de sport et a vu un homme bousculer une femme avec qui il se disputait sur un balcon. Le témoin a entendu l’homme dire: «Avance pas sinon je vais de câlisser en bas». Un autre homme est intervenu pour les séparer.

Défense

Témoignant pour sa défense, Jean Giguère a expliqué que sa relation avec la plaignante s’était détériorée depuis qu’elle avait été élue conseillère. Il lui reprochait d’être devenue harcelante et dictatrice.

Il reconnaît lui avoir interdit l’accès aux installations du festival sous prétexte que les lieux sont privés. Il justifie avoir permis à l’autre conseiller d’y être parce qu’il était responsable du dossier des infrastructures au conseil. «Si madame quitte, il y a pas de problème. Elle n’a pas écouté», a-t-il ajouté.

L’accusé admet avoir dit à la plaignante de «crisser son camp». Il soutient que c’est elle qui tirait sur la porte. Quant aux allusions qu’il a faites la concernant, c’était pour la fâcher un peu, admet-il.

Le juge Éric Simard a qualifié d’invraisemblable et cousu de fils blancs le témoignage de l’accusé qu’il a déclaré coupable. La cause est des plus tristes, a-t-il ajouté. À 63 ans, agir comme vous l’avez fait. J’avais l’impression d’être dans une cour d’école, a-t-il poursuivi adressant aussi ses commentaires à la plaignante.

Le juge a prononcé un sursis de sentence tout en plaçant l’accusé sous probation durant 18 mois. Durant cette période, M. Giguère ne pourra communiquer avec la plaignante. Il doit aussi verser un don de 500$ au centre de pédiatrie sociale L’Étoile.