La barrière à lamproies de Notre-Dame-de-Stanbridge fait ses preuves

FAUNE. Les représentants du -Service de la pêche et de la faune des -États-Unis (US -Fish and -Wild -Service) étaient de passage à -Notre-Dame–de-Stanbridge, jeudi dernier, afin de souligner les dix ans d’existence de la barrière mécanique mise en place pour contrer la propagation de la lamproie marine dans le lac -Champlain.

Ces installations, érigées par le gouvernement américain au coût de 1,1 M$, contribuent à la protection de la pêche sportive en interceptant les femelles de cette espèce parasitaire qui s’aventurent vers le ruisseau -Morpions durant la période de fraie.

Les pièges à lamproie implantés aux abords de cette important lieu de reproduction sont mis à l’eau en avril, après le départ des glaces, puis retirés au début de juin.

Les lamproies adultes capturées à la hauteur de -Notre-Dame–de-Stanbridge sont euthanasiés sur place aux deux ou trois jours, puis les carcasses sont acheminées dans un site d’enfouissement ou de compostage autorisé. Les autres espèces prises au piège par la barrière (ménés, crapets, achigans, perchaudes, dards, barbottes, écrevisses, etc.) sont par ailleurs remises à l’eau.

« -Le piégeage des femelles est d’autant plus important que chacune d’elles peut pondre de 60 000 à 100 000 œufs », indique -Mike -Siefkes, directeur des programmes sur la lamproie marine à la -Commission des pêcheries des -Grands -Lacs (Great -Lakes -Fishery -Commission).

Des données probantes

Cette initiative du -US -Fish and -Wild -Service (USFWS) a permis la capture de 878 femelles et près de 1200 larves de cette espèce entre 2014 et 2019, puis en 2022 et 2023. Il faut préciser que l’opération a été interrompue pendant deux ans (2020 et 2021) en raison de la pandémie de coronavirus.

L’installation de la barrière à lamproie de -Notre-Dame–de-Stanbridge et l’utilisation répétée de lampricide liquide ou granulaire en sol américain a entraîné une diminution significative de cette espèce qui affecte la qualité de la pêche sportive dans le lac -Champlain. Une industrie dont la valeur est estimée à 400 M$ -US.

Selon les estimations du -USFWS, la population de lamproies adultes aurait chuté de 73 000 individus en 2015 à 30 000 en 2018 et à 18 000 en 2022.

Les blessures infligées aux poissons du lac -Champlain ont également diminué de façon significative durant cette même période. En 2006, près de 70 % des truites et de 50 % à 70 % des saumons de l’Atlantique portaient des marques visibles du parasite. Six ans plus tard, seulement 8 % des saumons et de 15 à 25 % des truites auraient été affectés par la lamproie.

« -Le taux des blessures a chuté à des niveaux historiquement bas », signale -Lowell -Whitney, -sous-directeur régional adjoint des pêches et de la conservation aquatique au -USFWS.

Le gestionnaire du programme de contrôle de la lamproie marine du lac -Champlain, -Bradley -Young, ajoute que cette espèce infeste les plans d’eau québécois depuis plus d’un -demi-siècle et qu’il serait illusoire de croire à une éradication complète éventuelle. L’important, -dit-il, est d’en contrôler la prolifération.