Le CLD de Brome-Missisquoi forcé de remercier son directeur général
CONTINUITÉ – Dans la foulée des compressions budgétaires du gouvernement Couillard, le conseil d’administration du CLD de Brome-Missisquoi a décidé, mercredi soir, d’abolir le poste de directeur général et de mettre fin au contrat de travail du titulaire de ce poste, Mario Thibeault.
«C’est Robert Desmarais, le directeur général de la MRC de Brome-Missisquoi, qui assumera les deux fonctions, comme il l’avait fait à la fin des années 90, lors de la création de l’organisme, puis de nouveau pendant 14 mois au milieu de la décennie 2000. Nous pouvons compter sur son expérience pour assurer la transition au chapitre du développement économique régional en attendant qu’une nouvelle formule soit mise en place dans les prochains mois», indique la présidente du CLD et mairesse de Bromont, Pauline Quinlan.
L’entrée en vigueur du Pacte fiscal transitoire – signé cet automne par le gouvernement du – Québec et les deux unions municipales – entraînera un manque à gagner de 210 362 $ pour le CLD en 2015. C’est la MRC, principal bailleur de fonds de l’organisme, qui devra en assumer les frais.
«Malgré le départ de M. Thibeault et la réorganisation de la structure administrative de l’organisme, les entreprises de Brome-Missisquoi et nos nombreux partenaires peuvent être assurés que notre offre de services demeurera à la hauteur de nos objectifs en matière de développement économique», ajoute Mme Quinlan.
Une décision difficile
Pauline Quinlan laisse entendre que la décision de se départir des services du directeur général n’a pas été prise de gaité de cœur.
«Ce n’est pas sans regret que nous mettons fin au contrat de M. Thibault, qui a dirigé notre organisme pendant près de six ans et qui quittera ses fonctions le 5 décembre», insiste la présidente du CLD.
En reconnaissance de ses services, Mario Thibeault touchera une prime de départ équivalent à six mois de salaire, soit un mois par année de travail.
«M. Thibeault n’était pas sans savoir qu’il y avait des chambardements partout au Québec dans le réseau des CLD. Tout s’est fait avec beaucoup de respect, de part et d’autre, dans un climat d’harmonie et de collaboration», précise Mme Quinlan.
Toujours en réflexion
Le conseil d’administration du CLD de Brome-Missisquoi se dit prêt à poursuivre sa mission, mais remet son avenir entre les mains du conseil des maires.
«La structure actuelle a donné d’excellents résultats et les maires sont unanimes là-dessus, mais la MRC souhaite prendre le temps d’évaluer toutes les options qui s’offrent à elle. Il est toujours risqué de prendre des décisions à toute vapeur, car on peut commettre des erreurs», affirme la présidente de l’organisme.
Le préfet Arthur Fauteux abonde dans le même sens…
«Il y a plusieurs scénarios sur la table, qu’il nous reste à étudier et à analyser. On ne veut pas agir précipitamment, mais on ne veut pas non plus trop s’étendre dans le temps. On veut être capable de situer les gens et de donner l’heure juste dans un délai raisonnable», indique M. Fauteux.
Ce dernier est d’avis qu’il est possible de «faire les choses différemment tout en demeurant efficace».
Mme Quinlan tient pour sa part à rappeler que le CLD joue un important rôle de soutien auprès des entreprises touristiques de la région et contribue du même coup au développement économique de la région.
«Ce ne sont pas toutes les MRC du Québec qui ont un secteur tourisme aussi développe, avec une Route des vins, deux centres de ski et de nombreux autres attraits», insiste Mme Quinlan.
Participation au financement
La MRC de Brome-Missisquoi souhaite revoir le budget du CLD, mais ne veut pas toucher aux services directs aux promoteurs et entrepreneurs.
«La MRC reconduit sa contribution de 1M $ pour l’année 2015 et l’augmente de 2 % pour refléter l’lndice des prix à la consommation (1,1 %). On parle d’un montant total de 1 047 000 $», indique Mme Quinlan.
Le personnel du CLD devrait demeurer en place, mais le poste d’agent de développement culturel, vacant depuis le départ d’Edward Humphrey, ne sera pas comblé jusqu’à nouvel ordre.
«Comme la plus grosse partie du budget va aux ressources humaines, il était impossible de comprimer les dépenses sans toucher à la masse salariale», explique Mme Quinlan.