Le DG de Farnham poursuit un citoyen en diffamation pour 50 000$

JUDICIAIRE. Le Farnhamien Bertrand Naud, également président du Comité de citoyens de Farnham, fait l’objet d’une poursuite de 50 000$ en dommages pour diffamation du directeur général de la Ville, François Giasson, a appris l’Avenir et des Rivières.

À la fin du mois de juillet, Bertrand Naud aurait colporté à trois élus – le maire Josef Hüsler et les conseillers Pauline Mercier et André Claveau – que François Giasson aurait fraudé la municipalité de Roxton Pond – où il était directeur général auparavant – de près de 1M $. M. Naud leur aurait également rapporté que M. Giasson aurait fait payer à Roxton Pond ses honoraires personnels de ses avocats reliés à son divorce.

Mis au fait des propos, François Giasson a répondu par la voie légale. Me Louis Coallier, du cabinet Dufresne Hébert Comeau Inc, a été mandaté par M. Giasson et la Ville de Farnham. C’est Farnham qui défraie les honoraires de Me Coallier.

Le directeur général réclame 25 000$ pour dommages moraux et 25 000$ pour «dommages exemplaires pour une atteinte illicite et intentionnelle à son droit garanti, à la sauvegarde de son honneur, sa dignité et sa réputation», lit-on dans le document juridique obtenu par l’Avenir et des Rivières.

Le montant établi se situe «dans la fourchette acceptable dans la jurisprudence. C’est ce qui est accordé par les tribunaux», précise Me Louis Coallier.

Humilié

Dans la requête déposée au palais de justice de Cowansville, il est écrit que «le demandeur [François Giasson] se sent profondément blessé et affecté par les fausses accusations […] Le demandeur s’est senti humilié et dévalorisé.»

«Farnham est un petit monde. Il [Bertrand Naud] semble l’avoir diffusé. Ce n’est pas agréable du tout. Ce genre d’accusations, ça n’a pas sa place. On a le droit à la sauvegarde de son honneur», poursuit Me Coallier. L’Avenir et des Rivières a tenté de parler avec François Giasson. Ce dernier n’a pas retourné notre appel.

Naud se défend

Confronté à une poursuite de 50 000$, Bertrand Naud se défend d’avoir mal agi. «L’histoire dans ça, c’est que j’ai entendu des propos inquiétants à l’endroit de François Giasson. J’en ai parlé au maire et aux deux conseillers, pas à n’importe qui, en toute confidentialité et discrétion», dit Bertrand Naud. En rapportant les propos à François Giasson, il considère que les élus ont trahi sa confiance. «Ils avaient le devoir d’enquêter sur les propos», ajoute-t-il.

Sachant que M. Giasson avait été mis au courant par les élus, «je l’ai dévoilé au Comité de citoyens et l’information est partie. J’ai consulté le Comité dans l’intention d’entreprendre des procédures», se défend-il.

M. Naud rejette que ce soit une attaque personnelle contre le directeur général. «Je l’ai fait dans le but de protéger la société. Ce n’est pas un règlement de compte. Ça n’a pas de rapport avec sa vie privée. Ce n’est pas une vendetta. Le monsieur occupe un poste important dans la communauté», plaide-t-il.

Bertrand Naud a reçu la requête de M. Giasson le 25 août. Suivant cette date, il a dix jours pour comparaître. Ce qu’il compte faire. «Je ne pense pas que j’aille besoin d’être représenté par un avocat. Je me sens tranquille là-dedans. J’ai fait mon devoir de citoyen. Point final, conclut-il. Si c’était à refaire, je le referais certain!»

Les demandes de François Giasson

Dans sa requête, le directeur général de la Ville de Farnham, François Giasson, demande à ce que la Cour du Québec déclare…

– Que les accusations d’avoir trempé dans une fraude de près de 1M $ auprès de Roxton Pond et qu’il a fait payer à Roxton Pond ses frais personnels d’avocat sont fausses et diffamatoires;

– Que des droits et recours lui soient réservés advenant que d’autres propos diffamatoires le concernant ou que la diffusion de ceux reprochés présentement prennent une envergure déplorable;

– Que Bertrand Naud soit condamné à lui payer la somme de 50 000$ avec intérêts et indemnité additionnelle;

– Que Bertrand Naud publie dans les dix jours le jugement à intervenir sur sa page Facebook personnelle et sur la page Facebook du groupe Comité de citoyen de Farnham.