L’église de Notre-Dame-de-Stanbridge convertie en centre culturel

CULTURE. Aux prises avec une baisse de revenus et des coûts d’entretien à la hausse, la fabrique de la Paroisse Notre-Dame-des-Anges a trouvé une nouvelle vocation à l’église avec la création du Centre culturel NDA. Une initiative qui devrait assurer le maintien des services religieux tout en contribuant à la préservation de cet édifice patrimonial.

Cette décision constitue l’aboutissement d’une réflexion sur l’avenir de l’église, du presbytère et de l’ancienne écurie amorcée il y a trois ans par le conseil de fabrique.

«L’attrait au culte est en baisse drastique depuis les 50 dernières années (…) et la question de la sauvegarde du patrimoine bâti demeure un enjeu. Nos ancêtres nous ont laissé de vastes bâtiments qui demandent un effort de préservation important. La fabrique réussit tout de même à remplir ses obligations, mais les coûts sont astronomiques comparativement à l’utilisation des lieux», signale Guillaume Tétreault, président du conseil de fabrique.

Ce dernier explique que les portes de l’église ne sont ouvertes qu’une trentaine d’heures par an pour les messes dominicales (deux fois par mois), les mariages, les baptêmes et les funérailles alors que les frais de chauffage et le montant des primes d’assurances s’élèvent à près de 25 000 $ chaque année. «Comme on dit, ça revient cher de l’heure», ironise M. Tétreault.

Entretien et restauration

Toujours selon le porte-parole du conseil de fabrique, l’église érigée en 1878-1879 est toujours en bon état, mais nécessite des travaux d’entretien et de restauration onéreux.

Une étude réalisée par la firme d’architectes Nadeau Blondin Lortie démontre que des investissements de l’ordre de 1,5 M$ seront nécessaires dans les dix à quinze prochaines années pour la réfection de la maçonnerie – principalement en façade de l’église – la peinture de la toiture et la réfection de quelques corniches.

La citation au patrimoine municipal des trois bâtiments formant le complexe Notre-Dame-des-Anges (église, presbytère et ancienne écurie) par l’administration Tétreault rend cependant la fabrique admissible à des subventions pouvant couvrir jusqu’à 70 % de la facture.

«Dans cette optique, c’est un investissement de la part de la fabrique allant de 300 000 $ à 600 000 $ qui sera nécessaire dans les dix prochaines années. Ce montant pourrait également permettre la restauration des fresques du peintre Édouard Meloche qui ornaient les murs de l’église jusqu’en 1975 et qui sont désormais cachées sous une couche de peinture», ajoute M. Tétreault.

Nouvelle vocation

Afin de générer des revenus additionnels, d’aller chercher une nouvelle clientèle et de donner un nouveau souffle au bâtiment patrimonial, le conseil de fabrique a par ailleurs opté pour la conversion de l’église en centre culturel.

«La gestion du Centre culturel NDA sera donnée à un organisme à but non lucratif à vocation culturelle, indépendant de la fabrique, qui s’occupera de la gestion de l’établissement et des activités s’y déroulant. Dans un futur rapproché, il est probable que cet organisme devienne propriétaire des bâtiments et que la fabrique puisse continuer ses activités liées au culte comme locataire», poursuit M. Tétreault.

Le président du conseil de fabrique laisse entendre que les responsables du centre culturel verront à l’organisation d’activités et d’événements bénéfices visant à assurer la pérennité de l’organisme et à financer les futurs travaux. On devrait également y offrir des activités gratuites à l’intention de la population locale et des environs.