L’église unie de Philipsburg changera bientôt de vocation

RELIGION. On ignore ce qu’il adviendra de l’église unie de Philipsburg, mais une chose est certaine: les offices religieux qui y ont été célébrés pendant près de deux siècles feront bientôt partie de la petite histoire.

Les citoyens de Saint-Armand et les les résidants des paroisses voisines de Bedford, Mystic et Stanbridge East ont rendez-vous à la vieille église bicentenaire, ce dimanche dès 14h30, pour la messe de fermeture.

En l’absence de la révérende Phyllis Smith, retenue chez elle par la maladie, Velma Symington a accepté de présider la cérémonie. Richard Shuttleworh y touchera l’orgue pour la toute dernière fois pendant que le Male Voice Choir, un ensemble gospel de Montréal composé d’une vingtaine de  voix d’hommes, assurera l’animation musicale. Un lunch sera par ailleurs servi dans l’édifice voisin abritant les locaux de la Légion royale canadienne de Philipsburg.

«La désacralisation des lieux a été confiée à Marc Grenon, paroissien de Mystic et président du Montreal Presbytery of the United Church of Canada», précise Mme Symington., une paroissienne qui s’occupe de l’entretien de ce temple religieux depuis près d’un quart de siècle.

Et l’avenir du bâtiment?

Le Montreal Presbytery of the United Church of Canada prend dorénavant en charge l’église de Philipsburg.

«Les autorités ecclésiastiques songent à entreprendre des démarches afin que l’édifice bénéficie d’une reconnaissance officielle. L’église pourrait également être mise en vente tel quelle, avec son autel et ses bancs», indique Mme Symington.

Le temple religieux est notamment reconnu pour ses magnifiques vitraux mis en place entre 1902 et 1906 au coût de 600 $ chacun. Une fortune pour l’époque!

«Les murs de l’église sont en marbre et font trois pieds d’épaisseur. Ils ont été donnés par le propriétaire de la carrière de Saint-Armand, qui était également membre de notre paroisse. Les anciens nous ont dit que les blocs de marbre avaient été extraits lors de la toute première excavation pratiquée à cet endroit», révèle Mme Symington.

Au dire de cette dernière, les murs de marbre ont été recouverts de mortier durant les rébellions des Patriotes (1837-1838) afin d’éviter qu’ils soient endommagés. Le mortier n’a jamais été enlevé par la suite.

Les responsables de la paroisse ont tenté de faire classer l’église monument historique, voilà quelques années, mais sans succès.

«Comme l’intérieur du bâtiment a été entièrement rénové en 1900 et que les banquettes d’époque ont cédé la place à de nouveaux bancs de forme arrondie, on nous a dit que l’église ne répondait pas aux critères de sélection. Seul le plancher est d’origine dans ce bâtiment», explique Mme Symington.