Les agriculteurs de Brome-Missisquoi accusent trois semaines de retard

AGRICULTURE. Les producteurs agricoles ne l’ont pas eu facile depuis le début du printemps et doivent maintenant prendre les bouchées doubles pour effectuer des travaux qui traînent en longueur.

«Le froid et les fortes pluies des dernières semaines nous ont compliqué la tâche. L’eau accumulée dans les champs ne réussissait pas à s’évaporer en raison d’un manque de soleil», explique Martin Bellefroid, de Pike River.

Le producteur agricole a commencé à travailler le terrain et à épandre des engrais lundi dernier (15 mai), puis a débuté les semis deux jours plus tard (17 mai) avec près de trois semaines de retard.

«Plusieurs producteurs vont semer des variétés tardives pendant quelques jours, avant de switcher pour des variétés hâtives. La Financière agricole nous demande d’opter pour les variétés plus hâtives à partir du 10 mai», indique M. Bellefroid, dont l’entreprise familiale cultive 140 hectares de maïs et 40 hectares de soya.

Les agriculteurs débutent généralement les semis avec le blé qui a une germination rapide et est peu sensible au froid.

«Mes enfants auraient bien aimé que l’on sème du blé, mais j’ai décidé de reporter ça à l’an prochain», ajoute le producteur de Pike River.

Ce dernier dit avoir besoin de «deux semaines de beau temps» pour compléter ses semis.

M. Bellefroid garde un mauvais souvenir du printemps 2011, où les riverains du lac Champlain et de la rivière Richelieu avaient été frappés par les inondations.

«Cette année-là, plusieurs producteurs avaient réussi à semer un peu au début du mois de mai, mais les inondations leur avaient fait mal par la suite», précise-t-il.

En 2014, ajoute M. Bellefroid, les semis avaient débuté à la mi-mai dans la région de Pike River pour se terminer à la mi-juin.

Dunham

Le Dunhamien Pierre Janecek fait également état d’un retard de l’ordre de deux à trois semaines.

«J’ai épandu le fumier dans les champs durant la deuxième semaine de mai et il m’a même fallu engager du monde pour accélérer les choses. Je n’ai cependant pas été en mesure de semer du maïs avant mardi dernier (16 mai) et j’en ai encore pour quelques jours. J’aurai besoin d’une autre semaine pour les semis de soya et j’espère pouvoir le faire avant le mois de juin», précise l’agriculteur de 56 ans qui cultive 90 hectares de maïs et 45 hectares de soya bon an, mal an.

Tout un contraste avec l’année dernière, alors que les producteurs de Brome-Missisquoi avaient déjà complété leurs semis de maïs et de soya en date du 10 mai.

M. Janecek a par ailleurs semé du blé sur une superficie de 30 hectares, voilà une quinzaine de jours.

«Je m’attends à un taux de germination de 75 % à 80 % dans les sols drainés. Il faut donc prévoir des pertes de l’ordre de 20 % à 25 %», ajoute-t-il.

Selon ce dernier, les producteurs agricoles se préparent généralement pour les foins dès la fin mai ou au début de juin. La situation pourrait être bien différente en 2017.

«Cette année, on devra vraisemblablement se contenter de deux coupes, à plus forte raison si on doit patienter jusqu’à la fin juin pour effectuer une première coupe», explique l’agriculteur de Dunham.