Les producteurs maraîchers d’ici moins affectés par la température

PRODUCTION MARAÎCHÈRE. Les propriétaires du Terroir et du Jardin Noir s’entendent pour dire que les producteurs maraîchers de la région s’en tirent à meilleur compte que les fermes spécialisées dans les grandes cultures.

«Nous avons semé à la mi-avril, puis de nouveau à la fin avril. On a profité des quelques rares ouvertures pour entrer dans les champs. Mais comme la terre était encore fraîche, l’utilisation de la machinerie a eu pour effet de compacter le sol. Ça pourrait nuire au développement des racines des plantes et nous obliger à décompacter le sol en certains endroits», signale Jonathan Rainville, copropriétaire de la ferme Le Terroir.

Malgré un printemps pluvieux, le producteur maraîcher de Dunham n’a pas accumulé beaucoup de retard.

«On est à jour avec les semis et les transplants ont bien repris en raison de la pluie. Il faut dire que nos terres sont légèrement en pente et s’égouttent naturellement. Le sol, constitué en bonne partie de sable, est également assez léger», résume-t-il.

Ce dernier apprécie néanmoins le retour du beau temps.

«La pluie est moins dommageable à ce temps-ci que pendant la récolte des fraises. Cela dit, j’aurais sans doute du mal à accepter une autre semaine de froid et de pluie», admet-il.

Jonathan Rainville soutient que la température n’aura pas de réelle incidence sur les récoltes.

«On va être dans les dates. La quantité et la qualité devraient également être au rendez-vous», ajoute-t-il.

Le Terroir cultive 240 acres de fruits (fraises, citrouilles, etc.) et de légumes (haricots, tomates, concombres, courges, maïs sucré), en plus d’une soixantaine d’acres de blé.

«L’arrivée des travailleurs étrangers a été retardée d’une semaine, car la température était trop fraîche. Ils ont commencé à travailler mercredi dernier», précise M. Rainville.

Ange-Gardien

Le Jardin noir, d’Ange-Gardien, connaît également des retards, mais a bon espoir de rattraper le temps perdu si les températures chaudes des derniers jours perdurent et si l’automne est de nouveau clément.

«On doit bien avoir une semaine et demie de retard. Nous avons choisi de retourner le sol – composé en bonne partie de terre noire – pour l’aider à s’assécher», indique Marie-Paule Messier, copropriétaire de la ferme maraîchère du rang Séraphine.

Cette dernière ne s’en fait pas outre mesure. Selon elle, les producteurs n’ont pas d’autre choix que de composer avec la température et avec la disponibilité de la machinerie.

«À l’heure actuelle, les poireaux, oignons espagnols, betteraves, radis et échalotes sont déjà en terre. Les semis d’orge sont également complétés en bonne partie. Pour les carottes et les haricots, on n’en est cependant qu’au tout début», signale Mme Messier.

Le personnel du Jardin noir a par ailleurs pris soin de sortir les plants de tomates à l’extérieur pour leur permettre de se renforcer, sans les mettre en terre pour autant.

«Il y a du retard avec les pommes de terre, car il a fallu attendre que le sol se réchauffe afin de faciliter la germination. C’est l’une de nos priorités en ce moment», ajoute la copropriétaire de l’entreprise, qui fait équipe avec son conjoint et son fils.

Le Jardin noir cultive 140 hectares de fruits et légumes. On y sème également de l’orge pour la rotation des cultures.

«L’un de nos travailleurs étrangers est déjà arrivé et nous en attendons quatre ou cinq autres pour la période des récoltes», poursuit Mme Messier.