L’Union des travailleurs autonomes et de la microentreprise du Québec maintenant lancée

SOCIÉTÉ. L’Union des travailleurs autonomes et de la microentreprise (UTAM) du Québec vient finalement de voir le jour, après plusieurs mois de démarches.

Basé à Cowansville dans les locaux de la ZONE BM, un espace de coworking lancé il y a un mois, le regroupement se promet d’être le défenseur des droits des travailleurs autonomes, quels qu’ils soient.          

Les défis de la nouvelle entité? Le premier, insiste-t-on, demeure d’ancrer cette forme de travail dans le fonctionnement de la société, notamment en ce qui a trait aux charges sociales.

On souhaite en outre faire reconnaître le travail autonome, le valoriser, alors que le phénomène est en pleine croissance selon plusieurs observateurs. Et on veut couper court à l’isolement souvent associé à cette démarche, en offrant une palette de services d’accompagnement et de développement.     

«Le travailleur autonome doit être tout à la fois, un chef d’orchestre qui gère, qui répond au gouvernement, en plus d’être soumis aux mêmes obligations légales que de grandes entreprises. Mais il est tout seul, et il a très peu de moyens de le faire», observait le président de l’UTAM Pierre-Jean Eustache lors du dévoilement officiel vendredi. 

Une collaboration française

Sitôt mise sur pied, l’UTAM s’est empressée de bâtir des ponts avec ses homologues, dont la française Union des Auto-Entrepreneurs (UAE). Le président François Hurel était sur place lors du lancement officiel, lui qui fait désormais partie des membres fondateurs du mouvement québécois.

Localement, le CLD et la MRC Brome-Missisquoi ont aussi soutenu les architectes de l’UTAM.      

Une main est également tendue aux autres regroupements de la province. «On veut rassembler les gens pour le côté revendicateur, pour pousser ensemble vers un autre régime qui sera différent de celui qui existe. Nous ne sommes pas fermés, bien au contraire», explique la déléguée générale de l’UTAM Carole Gaudet.        

La force du nombre

Cotisations au Régime des rentes du Québec, avancées sur les questions touchant l’assurance-chômage, l’UTAM s’attaquera à de nombreux moyens pour renforcer les protections sociales des travailleurs autonomes.      

Les assurances collectives figurent aussi en tête de liste des besoins criants soulevés par les travailleurs consultés lors de la mise en place de la nouvelle structure. Les responsables de l’UTAM se butent toutefois à quelques obstacles, surtout juridiques. Le travail se poursuit de ce côté, laisse-t-on entendre.      

Le groupe possède une page Facebook. Un site web devrait être mis en ligne au cours des prochaines semaines. 

Les travailleurs autonomes au Québec et au Canada

Des données du Centre interuniversitaire de recherche en analyse des organisations (CIRANO) révèlent qu’en 2014, 13,7 % des travailleurs québécois étaient autonomes. Au Canada, la proportion grimpe à 15,3 %.