Maison communautaire: les organismes de Farnham inquiets

IMMOBILISATIONS. Le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de l’Estrie-CHUS a approché la Ville de Farnham récemment afin de vérifier si elle souhaitait acquérir l’ancien presbytère Saint-Romuald. Des rumeurs de transaction qui ne sont pas sans inquiéter les huit organismes communautaires qui louent l’édifice.

Conformément aux orientations du ministère de la Santé et des Services sociaux, le CIUSSS de l’Estrie-CHUS doit se départir de l’immeuble sis au 455 de la rue Yamaska est à Farnham, puisqu’aucun service direct à sa clientèle n’y est rendu.

Le directeur des services techniques du réseau régional de santé, Jean Ferland, a rencontré le maire et le directeur général de la municipalité, Josef Hüsler et François Giasson, le 14 juin dernier, afin de valider leur intérêt pour ce projet.

Une deuxième rencontre entre les représentants du CIUSSS de l’Estrie-CHUS et de la Ville de Farnham a eu lieu à Sherbrooke le 6 juillet dernier.

«Lors de cette rencontre, la municipalité a demandé au CIUSSS-Estrie de lui accorder un délai additionnel de trois semaines, le temps d’évaluer l’état du bâtiment et le coût des travaux de mise aux normes. La demande de la Ville a été retenue», indique M. Giasson. 

Réparations urgentes

Lors de son assemblée mensuelle de juillet, le conseil municipal de Farnham a par ailleurs commandé une expertise préliminaire à l’architecte Caroline Denommée. Cette dernière devra faire une analyse sommaire des travaux à être effectués sur le bâtiment afin de le rendre sécuritaire et conforme aux normes du bâtiment actuellement en vigueur. Le montant maximal des honoraires de l’architecte ne devra pas dépasser 5 000 $, taxes en sus.

«À la lumière de cette analyse, le conseil municipal disposera de toutes les informations nécessaires pour prendre une décision éclairée», ajoute le DG de la municipalité.

Si les coûts de mise à niveau de l’édifice s’avèrent trop élevés, la Ville de Farnham pourrait très bien mettre une croix sur le projet d’acquisition et regarder d’autres alternatives pour relocaliser les occupants de l’immeuble.

Selon une étude sur le patrimoine religieux de la MRC de Brome-Missisquoi, déposée en février dernier par la firme Patri-Arch, l’ancien presbytère converti en centre communautaire serait en piètre état et aurait besoin de travaux majeurs.

La Maison communautaire, un OSBL qui gère l’immeuble au nom des organismes occupants, dispose d’une autre étude évaluant le coût des réparations les plus urgentes à 158 000 $ (chiffres de 2015). Il s’agirait essentiellement de reconstruire le balcon, remplacer les ouvertures (portes, fenêtres) et résoudre les problèmes d’infiltration d’eau.

L’édifice, dont l’évaluation municipale s’élève 802 400 $, rapporte 100 000 $ par an en loyers.

Vocation communautaire

L’édifice du 455 de la rue Yamaska est a connu plusieurs vocations au fil des ans.

Après avoir l’avoir utilisé comme presbytère pendant plusieurs décennies, la Fabrique de la paroisse Saint-Romuald a vendu l’édifice au CLSC de Farnham en 1973.

En 2000, au lendemain de la fusion des CLSC et CHSLD de la MRC de Brome-Missisquoi, le CLSC de Farnham a déserté l’édifice afin de poursuivre ses activités dans un nouvel immeuble de la rue Saint-Paul.

L’année suivante, l’édifice vacant était pris en charge par la Maison communautaire de Farnham, un OSBL regroupant les organismes locataires.

L’immeuble abrite aujourd’hui la Corporation de développement communautaire de Brome-Missisquoi et sept associations communautaires locales ou régionales. Il s’agit de la Maison des jeunes de Farnham, Les Champignoles, le Centre femmes des Cantons,  l’Éducation des adultes (ÉDA), l’Association des personnes handicapées physiques de Brome-Missisquoi (APHPBM) et Initiatives ciblées pour travailleurs âgés (SEMO-ICTA).

«Comme ils en savent très peu sur les intentions de la Ville, les organismes occupants sont très inquiets et ne savent pas trop ce qui les attend. La municipalité a-t-elle l’intention d’acheter l’édifice? Et, si oui, veut-elle le rénover au profit des locataires actuels ou souhaite-t-elle lui donner une nouvelle vocation? Autant de questions qui sont encore sans réponse», indique Jean-Marc Coulombe, président du conseil d’administration de la Maison communautaire.

Ce dernier laisse entendre que le CIUSSS de l’Estrie-CHUS a déjà offert à la Maison communautaire d’acheter l’édifice, mais que celle-ci a dû refuser pour des motifs d’ordre financier.

«Comme les locataires changent au fil des ans, ce serait compliqué d’acheter l’immeuble en groupe. De plus, les organismes occupants ont tous un statut relativement précaire et sont toujours à la merci de coupures de la part de leurs bailleurs de fonds», explique-t-il.

La Maison communautaire avait réparé à ses frais le système de chauffage en 2009 (22 877 $) et procédé à la réfection de la toiture (18 150 $).