Nourrir la population: une priorité lors de la crise du verglas

SÉCURITÉ ALIMENTAIRE. La banque alimentaire et le personnel du Centre d’action bénévole (CAB) de Farnham ont été particulièrement sollicités en janvier 1998 à l’occasion de la crise du verglas.

«Nous avons fait du dépannage sans arrêt pendant trois semaines, de 8 h le matin à la tombée de la nuit. Les premiers jours, on travaillait avec nos bottes, gants et chapeaux, car la génératrice du Centre ne fonctionnait pas. Un bon samaritain de Sept-Îles nous en a finalement prêté une. Ça nous a permis de chauffer l’une des pièces de la maison communautaire et de préparer du café pour les bénévoles», indique Claire Paradis, employée du CAB de Farnham.

Au boulot

Le Centre a reçu «une montagne» de denrées alimentaires et autres biens essentiels (piles, chandelles, couvertures), etc. qu’il a fallu empiler dans le hall d’entrée de la maison communautaire de la rue Yamaska, à défaut d’autre place. Il en arrivait de partout au Québec.

«Des bénévoles se relayaient tout au long de la semaine pour trier les dons et les redistribuer à ceux qui en avaient besoin. On a accueilli beaucoup de gens qui ne seraient jamais venus solliciter de l’aide en temps normal», précise Mme Paradis.

À la maison

Claire Paradis devait également répondre aux besoins de ses proches tout en travaillant à la banque alimentaire du CAB.

«Mon beau-frère de Québec nous a prêté une génératrice qui a servi à trois familles. On se passait la génératrice d’une maison à l’autre, chaque jour, pour en réchauffer l’intérieur. On a ainsi pu conserver nos aliments au congélateur et éviter les dégâts attribuables au gel des conduites d’eau», explique Mme Paradis.

Cette dernière laisse entendre que Farnham offrait un véritable spectacle de désolation:  branches au sol, cimes des arbres endommagées, poteaux électriques fauchés, rues impraticables.

«C’était irréel, ça ressemblait à la fin du monde», résume-t-elle.

Mme Paradis et les autres membres du CAB ont tenu le coup, malgré tout, mais le réveil a été brutal.

«Pendant la crise, on était sur l’adrénaline, on fonctionnait sur le radar. C’est après le retour de l’électricité qu’on a eu le choc: beaucoup de nos bénévoles étaient vidés et démoralisés en voyant les dommages à leur propriété et aux propriétés voisines», se souvient Mme Paradis.