«Nous avons l'impression de faire partie de l'histoire» - Alain Forand

La fierté d’appartenir au Royal 22e Régiment, le major-général à la retraite Alain Forand en est la personnification même.

Ce Farnhamien d’origine était de passage à Saint-Jean-sur-Richelieu, le mois dernier, à l’occasion de la création de l’Institut de la profession des armes.

M. Forand sera de retour le 13 septembre alors que le régiment exercera un droit de cité et que le nouveau parc aménagé dans le Vieux-Saint-Jean sera baptisé Square du Royal 22e Régiment rappelant que la ville est le berceau de ce régiment célèbre.

M. Forand en est le colonel honoraire et participe aux multiples événements qui marquent le centenaire du régiment. «Nous avons l’impression de faire partie de l’histoire», commente-t-il, tout en décrivant les nombreux événements qui marquent l’anniversaire.

«Faire partie du 22, c’est le summum, raconte-t-il. Quand on pense que plus de 100 000 hommes et femmes ont servi au régiment et à tous les faits militaires marquants, les endroits où nous avons été déployés tant au Canada qu’à l’extérieur, on peut être fier de ce que nous avons accompli (…) Le 22, c’est un régiment spécial, on fait ça d’une manière différente, celle qui est propre aux Canadiens-français. Nous sommes là pour servir nos gens.»», déclare-t-il.

M. Forand en est un de ses membres les plus décorés s’étant distinqué par son courage à Chypre, au Sahara occidental et en Croatie. Par ailleurs, il était le commandant de l’intervention lors de la Crise du verglas en 1998.

Pour M. Forand, le régiment constitue une deuxième famille. Il envisage un très bel avenir pour l’unité. «Les jeunes d’aujourd’hui ne sont pas les mêmes que lorsque je me suis enrôlé, il y a eu un changement de mentalités, mais ils sont bien entraînés. On leur demande d’accomplir n’importe quelle tâche, ils vont la faire.»

M. Forand revient d’une tournée en Europe qui a amené des membres du Régiment en Angleterre où ils ont monté la garde au Palais de Buckingham. Puis ils ont participé au défilé de la fête nationale en Belgique avant de prendre part à des cérémonies commémoratives en France. Plusieurs autres événements sont à venir dont l’exercice pour la première fois du droit de cité à Montréal, le 4 septembre.

Histoire

Le régiment, qui était à l’origine le 2e Bataillon, a été créé à Saint-Jean. Le 15 octobre 1914, le gouvernement fédéral donnait le feu vert à la constitution de l’unité formée de Canadiens-français. Du 21 octobre 1914 au 12 mars 1915, l’entraînement débuta aux casernes de Saint-Jean.

À l’automne suivant, le bataillon connut son baptême du feu dans les tranchées, en Flandre. C’était le début de 38 mois de durs combats qui lui permettront de se distinguer. Le bataillon, devenu régiment en 1920, a vécu par la suite d’autres heures glorieuses au cours de la Deuxième Guerre mondiale, de la guerre de Corée puis lors des missions menées sous l’égide de l’ONU et de l’OTAN.

Marche

Le 11 octobre, des membres du régiment marcheront de Saint-Jean jusqu’à Québec. La marche Castor Pèlerin partira du lieu de fondation du régiment pour arriver le 16 octobre à la citadelle de Québec, sa maison-mère.

Des membres de tous les bataillons du régiment, appartenant à la force régulière comme à la réserve, participeront à cette marche symbolique qui les fera passer par plusieurs municipalités.

Les célébrations du centenaire du régiment culmineront par un grand gala, à Québec, le 18 octobre.