Ordures ménagères: le maire de Pike River veut agir

DÉCHETS. Avec ses 564 kg/habitant, Pike River se classe dans le top 3 de la Montérégie, derrière Sainte-Justine-de-Newton et Saint-Télesphore, en termes de volume de matières résiduelles enfouies per capita, a appris lAveniretdesRivieres.com.

Cliquez ici pour consulter notre carte interactive de l’élimination des ordures ménagères dans la région.

Pike River est également bonne dernière parmi les 21 municipalités de la MRC de Brome-Missisquoi et produit notamment deux fois plus d’ordures ménagères par habitant que Frelighsburg, selon les statistiques  compilées par le ministère de l’Environnement pour l’année 2013.

«Le conseil municipal est déjà au fait de la situation depuis un bout de temps et prête attention de plus en plus à ce qui se fait sur son territoire. Je ne vous cacherai pas qu’on aimerait bien améliorer la cote de la municipalité», souligne d’entrée de jeu le maire Martin Bellefroid.

Ce dernier perçoit le bac bleu (matières recyclables) et le bac vert (ordures ménagères) comme deux vases communicants. Plus on en met dans l’un, moins il devrait y en avoir dans l’autre.

«On a constaté qu’il n’y avait pas souvent de bac bleu au bord du chemin chez certains citoyens et commerçants. Des employés municipaux sont allés les rencontrer pour tenter de les sensibiliser. La municipalité avait déjà fait la même démarche par le passé», signale M. Bellefroid.

Le maire ajoute que des entreprises spécialisées commencent, depuis 2014, à récupérer les sacs de semences et de produits de protection des semences dans les exploitations agricoles. «Des programmes gouvernementaux ont été mis en place pour éviter que ces sacs de papier ou de plastique se retrouvent dans les sites d’enfouissement sanitaire», explique-t-il.

Des facteurs d’explication

Sans vouloir chercher d’excuses à tout prix, l’administration Bellefroid tient à préciser que le volume de matières résiduelles de Pike River inclut non seulement les données des résidences privées, mais également celles des établissements commerciaux. La situation est différente à  Saint-Armand, par exemple, où les ordures des commerces sont prises en charge par un autre transporteur.

«Ça ne suffit peut-être pas à expliquer l’écart entre Pike River et les autres municipalités de la région, mais on peut raisonnablement penser qu’un commerce produit  plus de résidus qu’une maison privée», affirme le maire.

Il n’y a pas non plus de collectes distinctes à Pike River pour les exploitations agricoles…

«Sur notre territoire, il y a de grosses fermes qui doivent se débarrasser de l’emballage des balles de foin rondes. Comme l’enveloppe de plastique n’est pas toujours propre, elle ne peut  être déposée directement dans le bac de recyclage. Il y a un projet-pilote au Québec pour trouver de nouveaux usages à ce type d’emballage, mais la récupération ne se fait pas encore à grande échelle et dans toutes les régions», poursuit M. Bellefroid.

Le maire fait par ailleurs remarquer que l’on retrouve une proportion de résidents permanents plus élevée à Pike River qu’à Frelighsburg.

Les champions de la réduction

À l’autre extrémité du classement, on retrouve les villages de Frelighsburg (224 kg/habitant), Saine-Sabine (238 kg/habitant) et Brigham (246 kg/habitant). Cette dernière a réussi à réduire son volume de matières résiduelles domestiques de 69 kg entre 2012 et 2013.

En 2013, treize des 21 municipalités de la MRC de Brome-Missisquoi faisaient meilleure figure que la moyenne régionale (320 kg/habitant) alors que huit affichaient un score négatif.

Même si elle occupe toujours l’avant-dernier rang du classement, Stanbridge Station a connu une nette amélioration en réduisant son volume de 219 kg/habitant entre 2012 et 2013. La quantité moyenne d’ordures ménagères générée par chacun des 275 citoyens de cette municipalité s’élève à 462 kg. C’est une centaine de kg de moins qu’à Pike River.

Brome se classe au 19e rang du classement avec 415 kg/habitant.

Quelques éléments distinctifs

Présence de maisons secondaires, importance des immeubles multifamiliaux, revenu et taux de scolarité des résidents, conscience environnementale des citoyens, voilà autant de facteurs qui peuvent expliquer la performance ou la contreperformance de l’une ou l’autre des municipalités.

«C’est pas simple à expliquer», admet le préfet Arthur Fauteux.

La coordonnatrice en environnement à la MRC de Brome-Missisquoi, Valérie Nantais-Martin, n’y voit pas beaucoup plus clair…

«On constate une tendance à la baisse au chapitre des matières résiduelles domestiques générées par les 21 municipalités de notre territoire et c’est encourageant. L’implantation des écocentres n’est sans doute pas étrangère à cette amélioration », affirme-t-elle.

Dans Brome-Missisquoi, le volume des ordures ménagères est passé de 19 173 tonnes en 2012 à 17 019 en 2013. Une baisse approximative de deux tonnes. Les données de 2014 n’étaient pas disponibles au moment de la rédaction de cet article.