Pike River veut que le tracé du gazoduc soit modifié

La municipalité de Pike River veut que le tracé du projet de dédoublement d’un gazoduc de TransCanada Pipelines soit modifié pour s’éloigner des résidences qui pourraient se retrouver dans la zone de radiation thermique advenant un incident.

Seulement deux mémoires ont été déposés au Bureau d’audiences publiques en environnement (BAPE) en vue de la seconde audience, qui se déroulait le 16 novembre à Saint-Sébastien. Il s’agit de documents préparés par l’Union des opérateurs de machinerie lourde – Local 791 de la FTQ Construction ainsi que par la municipalité de Pike River. Seule Pike River a présenté en personne son mémoire devant la présidente Marie-Hélène Gauthier et le commissaire Pierre Renaud.

Rappelons que le projet en question est évalué à 28 M$. TransCanada projette de doubler son gazoduc qui relie le Canada aux États-Unis sur une distance de quatre kilomètres, entre Saint-Sébastien et Pike River pour permettre de respecter les paramètres d’un contrat avec Vermont Gaz Systems. Cela implique l’installation d’une deuxième conduite de 12 pouces de diamètre.

Alternatives

«Nos représentations visent à ce que le tracé (du doublement du gazoduc) s’éloigne d’au moins 250m des résidents du chemin Molleur, a répété à plusieurs reprises Heidi Asnong, la fille du conseiller municipal Jean Asnong et la rédactrice du mémoire pour la municipalité. Nous ne pouvons accepter le projet actuel, car nous estimons qu’une partie de la population (de Pike River) est en danger.»

Mme Asnong révèle qu’on retrouve 40 habitations et chalets dans un rayon de 250m, soit la zone de radiation qui présente des effets sur la santé en cas d’incident, du doublement du gazoduc. Cela représente 37 résidents permanents et plus de 60 personnes l’été en raison de la présence d’un camping.

En plus de suggérer un tracé différent, le mémoire propose comme autre solution de rechange d’installer une station de compression à Saint-Sébastien. Selon le conseiller municipal Asnong, cela permettrait d’éliminer les risques liés à l’installation d’une deuxième conduite.

«Le poste de compression, lui, serait installé ailleurs que proche des maisons», résume le maire de Pike River Martin Bellefroid pour expliquer à la présidente de l’audience comment le risque serait réduit.

Circulation

Le mémoire de Pike River fait également état de l’augmentation de la circulation sur le chemin Molleur, qui deviendrait problématique pour les résidents du secteur.

«Le chemin Molleur est un cul-de-sac où les enfants marchent et font du vélo, rappelle Heidi Asnong. Il s’agit en quelque sorte de notre deuxième cœur de village. C’est une donnée qui ne se retrouve pas dans les centaines de pages d’analyse et de statistiques de TransCanada Pipelines. Nous voulons maintenir la quiétude de cet endroit.»

La municipalité propose donc d’interdire ce secteur aux véhicules de TransCanada pendant les travaux. L’accès s’effectuerait plutôt via la route 202, et l’entreprise devrait construire un chemin empierré pour diminuer l’impact de la compaction sur les sols agricoles.

Pike River veut également que TransCanada s’engage à couvrir les dépenses entourant le nouveau conduit, notamment en ce qui concerne les frais qu’engendre la mise en place des mesures d’urgence en cas d’incident. Les risques d’intervention sont plus élevés, et la municipalité estime que ce n’est pas aux citoyens d’en assumer la charge.

Autre mémoire

L’autre mémoire a été déposé par l’Union des opérateurs de machinerie lourde – Local 791 de la FTQ Construction. Dans le document d’une page et demie, l’Union, appuyée par l’Association des Manœuvres Inter-Provinciaux de la FTQ Construction, affirme qu’elle appuie le projet, notamment parce que les gazoducs sont «beaucoup plus sécuritaires que les autres moyens de transport comme les trains ou les camions-citernes».

L’Union avance que le tracé proposé est «des plus adéquats» parce qu’il se situe en bordure du réseau existant, ce qui minimise l’impact sur l’environnement.