Près de 2000 tortues molles à épines remises à l’eau en 14 ans à la hauteur de Pike River

CONSERVATION. Le programme de réinsertion de la tortue molle à épines élaboré en 2009 par le Zoo de Granby et l’Organisme de bassin versant de la baie Missisquoi (OBVBM) porte fruit.

Ces deux organismes de conservation prélèvent quelques centaines d’œufs au mois de juin de chaque année sur les berges de la rivière aux Brochets et les apportent au jardin zoologique pour incubation artificielle.

«Cette façon de faire permet de protéger les œufs contre la crue des eaux et les prédateurs (vison, raton laveur, brochet) tout en optimisant les chances de survie des bébés en nature», indique Véronique Bellavance, coordonnatrice en conservation au Zoo de Granby.

Le taux de succès des éclosions en nature ne dépasse pas 28 % alors que le taux de survie grimpe à 83 % avec l’incubation artificielle.

La plupart des nouveau-nés sont ensuite remis à l’eau près des sites de ponte de Pike River dans les 24 à 48 heures après leur naissance alors qu’un petit nombre d’individus (une vingtaine) est élevé en bassin à Granby pendant un ou deux ans avant de retourner dans leur habitat naturel.

Les responsables du projet précisent que près de 2000 tortues auront ainsi été relâchées dans la rivière aux Brochets sur une période de 14 ans. Ce nombre inclut les individus issus de la ponte de cette année.

Espèce menacée

La tortue molle à épines est considérée comme une espèce menacée selon la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables du Québec (LEMV) et comme une espère en voie de disparition selon la Loi sur les espèces en péril du Canada (LEP). Les sites de reproduction de ce petit reptile sont essentiellement concentrés au Québec (région de Pike River) et dans le sud de l’Ontario.

Au Québec, la population de tortue molle à épines ne dépasserait guère la centaine d’individus, incluant de 20 à 30 femelles en âge de se reproduire.

Les plus jeunes d’entre elles passent l’hiver sur les rivages de la rivière aux Brochets – enfouies dans la vase – alors que les plus vieilles hibernent au lac Champlain, à la hauteur du Vermont.

«Nous avons recensé dix femelles en âge de pondre dans le village de Pike River», précise Mme Bellavance.

Les mâles atteignent leur maturité sexuelle vers l’âge de huit à dix ans et les femelles autour de leur douzième année. L’espérance de vie en nature de cette espèce est de l’ordre de 50 à 60 ans.

Festival Mikinak

Le festival de la tortue de Pike River, aussi connu sous le nom algonquin de Mikinak, est de retour après deux absences d’absence pour une cinquième édition.

À cette occasion, les jeunes et moins jeunes auront l’occasion d’en apprendre un peu plus sur ce reptile à carapace et son habitat naturel en participant à une journée d’activités familiales, le samedi 27 août de 11h à 17h, au parc municipal de Pike River. L’activité sera remise au lendemain en cas de pluie.

Le programme de la journée inclut notamment des jeux pour enfants, un pique-nique communautaire (chacun apporte son lunch), une épluchette de blé d’Inde, la mise à l’eau d’une quarantaine de bébés tortues et des présentations éducatives offertes par le Zoo de Granby, Conservation de la nature Canada et l’Organisme de bassin versant de la baie Missisquoi. Autres détails à venir.