Projet intégré d’habitation: les résidants de Sainte-Brigide divisés
QUESTIONNEMENT. Les élus et citoyens de Sainte-Brigide-d’Iberville semblent partagés sur le bien-fondé du projet intégré d’habitation et des modifications à apporter au règlement de zonage.
Les partisans du projet signalent que les immeubles à logement neufs sont particulièrement prisés des locataires quand le prix du loyer demeure abordable.
Des gens sont également d’avis que la réalisation du projet peut contribuer à attirer de nouveaux résidants tout en constituant une source de revenus additionnelle pour la Municipalité et les commerçants locaux.
«Les citoyens peuvent difficilement être contre la venue de nouvelles familles dans le village ou s’opposer à un apport supplémentaire de taxes municipales. L’école primaire Notre-Dame-du-Sourire a également tout à gagner avec une hausse du nombre d’élèves», affirme la conseillère municipale Diane Thériault.
Le maire Mario van Rossum précise de son côté que l’ajout de 24 unités de logement n’aurait aucune incidence réelle sur le réseau de traitement des eaux de la Municipalité.
«Notre réseau dessert 250 maisons, mais est en mesure d’en accommoder 400. Sainte-Brigide a encore beaucoup de latitude à ce niveau-là», indique-t-il.
Plusieurs bémols
Certains Brigidiens estiment toutefois que le site est mal choisi en raison de la proximité de la meunerie de la rue Principale.
Un ancien employé de l’entreprise de service confirme que cette installation fait l’objet d’un fort achalandage pendant les récoltes.
«La meunerie fonctionne pratiquement 20 heures par jour pendant deux mois durant cette période. La cubeuse et la balance publique sont très en demande. Ça n’arrête pas!», affirme-t-il.
L’ex-employé et certains voisins de la meunerie soutiennent par ailleurs que les activités de la meunerie génèrent de la poussière, du bruit (élévateurs) et des odeurs (opération de cubage). L’épandage de fumier sur les terres agricoles de cette localité entraîne également son lot de mauvaises odeurs.
«Le promoteur n’aurait-il pas intérêt à implanter son projet ailleurs dans le village? Il y a encore des terrains disponibles à prix abordable», avance un citoyen, sans être en mesure d’en préciser le prix.
Un autre résidant du village dit craindre que la présence d’immeubles locatifs à proximité de la meunerie «attire les plaintes» et que cette entreprise soit un jour forcée de déménager ses installations.
Position du promoteur
Le promoteur affirme avoir pris bonne note des doléances de la population. Il confirme par ailleurs que son groupe ignore le prix des autres terrains disponibles et n’a pas cherché à le connaître.
«Comme nous avons déjà fait une offre conditionnelle pour l’achat du terrain, nous n’avons pas d’autre choix que d’aller au bout du processus. Si le projet devait éventuellement avorter à la suite d’un référendum, il sera toujours temps pour nous d’évaluer d’autres options», affirme William PhGaudreault.