Rapport du BST: «Ça enlève un peu de pression à M. Harding»
LAC-MÉGANTIC. La publication du rapport d’enquête final du Bureau de la sécurité des transports du Canada (BST) ne changera pas la défense du Farnhamien Thomas Harding, accusé de négligence criminelle ayant causé la mort de 47 personnes. Son avocat, Me Thomas Walsh, souligne toutefois que le volumineux document, hautement médiatisé, aidera le public à mieux comprendre les événements, enlevant ainsi un peu de pression sur les épaules de l’ancien employé de la Montreal, Maine & Atlantic Railway (MMA).
«Sa défense est toujours la même défense. Il a fait son possible dans les circonstances», lance d’emblée Me Thomas Walsh.
L’avocat croit toutefois que le grand public est plus en mesure de connaître les circonstances et de comprendre que son client a fait ce qu’il pouvait dans les circonstances.
«Lorsqu’un organisme indépendant publie un rapport et commence [son énoncé] en disant que la tragédie n’est pas l’œuvre d’une seule personne, ça enlève de la pression sur M. Harding», poursuit l’homme de loi.
Il est d’avis que le rapport du BST, qui blâme l’«exploitation douteuse» et la «faible culture de sécurité» de la Montreal, Maine & Atlantic Railway (MMA) ainsi que le laxisme de Transports Canada, décrit bien le contexte dans lequel Thomas Harding oeuvrait. «Ça lui permet de respirer plus librement face à ces concitoyens, enchaîne Me Walsh. Mais la couronne, elle, prétend qu’il a agi par insouciance et qu’il a été téméraire.»
Ce dernier rappelle que le Farnhamien a toujours affirmé avoir apposé sept freins à main. «Ayant garé le train à cet endroit une cinquantaine de fois, pour lui, sept freins, c’était suffisant. Est-ce que les événements étaient prévisibles pour M. Harding? Quand il a quitté, le train n’avait pas bougé durant plus d’une heure.»
Vie normale
Si le rapport du BST enlève un peu de pression à Thomas Harding, son avocat soutient que «ça va rester avec lui toute sa vie. Toute personne consciente d’être impliquée de près ou de loin [dans pareils événements] porte ça toute sa vie.»
Thomas Harding avait pu consulter la version préliminaire du rapport d’enquête du BST. «Le rapport final est semblable à quelques virgules près. Il est simplement satisfait du rapport parce que le public va comprendre mieux le contexte dans lequel il travaillait et les véritables faits contributifs.»
Thomas Harding, qui était le mécanicien de locomotive du train qui est parti à la dérive et qui a déraillé, puis explosé dans le centre-ville de Lac-Mégantic, tend à retrouver une vie normale. «Il a subi un infarctus au début juillet», précise son avocat.
«Il s’entraîne beaucoup et il essaie de garder la tête au-dessus de l’eau. Il fait de menus travaux autour de sa maison et s’occupe de son fils. Il prend aussi soin de sa mère qui a une santé précaire.»
Depuis les événements, le Farnhamien est sans emploi. «Essayez d’avoir un emploi avec ce bagage-là…», répond simplement l’avocat Walsh.
«Il est chanceux, il a une famille très proche. Il a un bon soutien de sa famille», conclut-il.