Rejets: trois municipalités d’ici peinent à rencontrer les normes gouvernementales
ENVIRONNEMENT. Si la majorité des stations d’épuration de la MRC de Brome-Missisquoi, du Haut-Richelieu et de Memphrémagog respectent les exigences du ministère de l’Environnement au niveau des rejets de phosphore et de coliformes fécaux dans la nature, trois d’entre elles – Frelighsburg, Stanbridge East et Notre-Dame-de-Stanbridge – éprouvent toujours de la difficulté à s’y conformer.
Selon des données compilées par l’Organisme de bassin versant de la baie Missisquoi (OBVBM), seulement trois des onze municipalités du territoire présentaient des concentrations de phosphore supérieures aux normes gouvernementales au cours des dernières années. En 2016, cette concentration était de 2,75 mg/litre à Frelighsburg (dix fois supérieure à la norme de 0,3 mg/litre) et de 1,55 mg/litre à Stanbridge East (cinq fois supérieure à la norme de 0,3 mg/litre). En 2015, la concentration de phosphore était de 2,76 mg/litre à Notre-Dame-de-Stanbridge (près de trois fois supérieure à la norme de 1 mg/litre). L’OBVBM n’a pas reçu les données de Notre-Dame pour 2016.
«Il n’y a pas de surprise du côté de Frelighsburg et de Notre-Dame, car ces deux municipalités éprouvent beaucoup de difficultés avec leurs étangs de roseaux», indique Frédéric Chouinard, chargé de projet pour le plan directeur de l’eau à l’OBVBM.
Coliformes fécaux
Frelighsburg fait également bande à part en ce qui concerne la quantité de coliformes fécaux identifiée à la sortie de son usine de traitement des eaux usées avec une concentration de 1536 unités/100 ml en 2016 et de 246 unités/100 ml en 2015. Les échantillons prélevés à cet endroit ne respectent pas les normes gouvernementales.
Saint-Armand affichait également un taux de coliformes fécaux élevé (223 unités/100 ml en 2016 et 279 unités/100 ml en 2015), tout comme Notre-Dame (1650 unités/100 ml à l’été 2015 et 5 612 unités/100 ml à l’hiver 2015 (données de 2016 non disponibles). Ces deux municipalités respectaient néanmoins les exigences du ministère de l’Environnement en cette matière.
«La situation observée à Frelighsburg et à Notre-Dame au niveau des coliformes fécaux semble également avoir un lien avec la problématique des étangs de roseaux», signale M. Chouinard.
Selon ce dernier, les kayakistes qui fréquentent les rivières Missisquoi et aux Brochets ont intérêt à être vigilants, tout spécialement lors d’un contact direct avec l’eau.
Débordements et matières en suspension
La Ville de Bedford a connu 258 épisodes de débordement d’égouts et de surverses en 2016. On n’a dénombré que 20 débordements la même année dans les autres municipalités du bassin versant de la baie Missisquoi, en incluant les trois de Sutton, les trois d’Abercorn et les trois de Frelighsburg.
L’année précédente, 145 des 154 épisodes de surverses relevés à la grandeur du territoire desservi par l’OBVBM s’étaient produits à Bedford. Le phénomène s’expliquerait notamment par la présence d’un réseau unitaire combinant les égouts pluviaux et sanitaires.
«À Bedford, quatre des huit ouvrages de surverses débordent fréquemment et trois débordent occasionnellement alors que le dernier ne déborde pas», résume M. Chouinard.
Certains suggèrent notamment de débrancher les gouttières et les pompes de puisard (sump pump) du réseau d’égout afin d’aider à solutionner le problème, mais l’OBVBM estime qu’il est préférable d’avoir en main toutes les informations disponibles avant de se prononcer.
La Municipalité de Bedford éprouve par ailleurs de la difficulté à respecter les normes canadiennes au niveau des rejets de matières en suspension.
«La problématique du débordement d’égouts et de surverses dans cette localité est considérée comme une priorité aux yeux des administrateurs de l’OBVBM», indique la directrice générale de l’organisme, Johanne Bérubé .