Roger Noiseux se vide le coeur

C’est un Roger Noiseux très ému qui s’est adressé à la presse, mardi midi à l’hôtel de ville de Farnham, trois semaines après le déraillement de train de Lac-Mégantic.

Cet employé de la compagnie ferroviaire Montreal, Maine & Atlantic, qui siège également au conseil municipal de Farnham, a été très ébranlé par le tragique accident et est présentement en arrêt de travail pour une période de trois mois.

Même s’il refuse de commenter les événements de Lac-Mégantic, M.Noiseux affirme que ses collègues de travail ne l’ont pas eu facile au cours des dernières semaines et qu’ils «en bavent un coup». Il ne souhaite à personne de subir le traitement dont il a été l’objet.

«On voit des affiches, des graffitis et on entend beaucoup de commentaires désobligeants au sujet de la compagnie. Les  gens ne nous abordent pas nécessairement de face, mais on sent que la colère gronde et que la population en a gros sur le cœur», explique-t-il.

Marcher la tête haute

Superviseur à l’entretien chez MMA, Roger Noiseux cumule 35 ans de service au CP, chez Québec-Sud et chez MMA. Il siège par ailleurs au conseil municipal de Farnham depuis 14 ans.

«J’ai toujours fait la part des choses entre mon travail et mon engagement à la Ville, mais il y a beaucoup de gens qui ne font pas la différence. Je m’adresse aujourd’hui aux médias de la région pour dire aux personnes touchées par le désastre que je partage leur douleur (…) J’ai pensé tout abandonner, le travail comme la politique municipale, mais mes proches m’ont convaincu de ne pas précipiter les choses. Je ne veux pas avoir honte de marcher dans la rue», poursuit-il.

Ce dernier ratera l’assemblée municipale du mois d’août, mais sera de retour en septembre. Il devra décider, dans les prochaines semaines, s’il sollicite un nouveau mandat à l’échevinage.

«Ça a été difficile côté travail, mais j’ai pu me reposer sur mon épouse, mes enfants et mes collègues du conseil municipal. Beaucoup de mes concitoyens m’ont également donné une petite tape dans le dos et je l’apprécie», affirme-t-il.

M.Noiseux reconnaît qu’il faudra du temps avant que les gens oublient et passent à autre chose.

«Tant et aussi longtemps que les médias vont en parler, le déraillement va alimenter les conversations. C’est le sujet de l’été et tout le monde a son opinion là-dessus. On doit faire avec, mais ça n’a rien de facile», ajoute-t-il.