Saint-Armand: un projet pilote de 200 000 $

ENVIRONNEMENT – Ce n’est pas d’hier que l’on se préoccupe des problèmes de détérioration du littoral du lac Champlain. Les inondations historiques de 2011 et les épisodes de cyanobactéries ont cependant ravivé le dossier et pavé la voie à un projet pilote de 200 000 $ devant prendre forme l’été prochain.

«Le projet sera réalisé par l’Organisme de bassin versant de la  baie Missisquoi (OBVBM), en partenariat avec la municipalité de Saint-Armand. La Fondation Hydro-Québec pour l’environnement, le programme Éco-Action d’Environnement Canada et le fonds du Pacte rural de la MRC de Brome-Missisquoi participeront également à sa réalisation à titre de partenaires financiers», indique Johanne Bérubé, directrice générale de l’OBVBM.

L’organisme a obtenu un certificat d’autorisation du ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte aux changements climatiques et du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs pour le remplacement d’un muret municipal de 60m, situé en bordure de la rue Champlain, par une bande riveraine avec pente de 1:3 enrochée et végétalisée.

«Si les résultats sont concluants, le gouvernement du Québec pourraient donner le feu vert à la restauration de cinq autres murets totalisant 200m dans le même secteur. On devrait être fixé à ce sujet d’ici deux ou trois Travaux complémentaires

Une dizaine d’autres sites feront l’objet de travaux de réaménagement (retrait de blocs de béton et de débris d’asphalte, adoucissement de pentes, végétalisation, etc.) en marge du projet pilote. L’installation de panneaux d’interprétation est également prévue.

«Ces types d’interventions utilisent des techniques de réhabilitation connues  et approuvées par le ministère de l’Environnement. Il n’est pas nécessaire de demander un certificat d’autorisation pour procéder à ces travaux», précise la porte-parole de l’OBVBM.

L’organisme a notamment procédé, l’été dernier dans le même secteur, à la végétalisation du quai de Philipsburg.

«Une semaine de travail, à cinq personnes, et une mise de fonds de 15 000 $ auront été nécessaires pour mener à bien ce projet. On a par la suite procédé à la taille des plants dans le but de les renforcer. Les végétaux qui n’ont pas survécu seront remplacés dès l’an prochain», ajoute Mme Bérubé.

Défis et objectifs

Ce plan d’action contribuera à réduire l’érosion des berges du lac Champlain et à protéger les infrastructures contre l’impact des vagues lors d’événements climatiques extrêmes. Voilà pour les objectifs.

«Il serait illusoire de penser que les interventions projetées solutionneront l’ensemble des problèmes, mais on estime que ça va grandement aider. Le littoral de Saint-Armand s’est détérioré au fil des ans, au fur et à mesure que l’on remplaçait les plages sablonneuses et les bandes riveraines par une route et des remblais. Il ne s’agit pas de chercher des coupables, mais de passer en mode solution», indique Nicolas Roy, géologue spécialisé en contrôle de l’érosion et en stabilisation des sols chez Terraformex Canada Inc..

La partie n’est cependant pas gagnée d’avance et comporte son lot de défis.

«Il s’agira de dénicher les végétaux qui résistent le mieux aux vagues et aux glaces et des matériaux qui peuvent être efficaces contre l’érosion sans nuire à la croissance des plantes de pousser. L’utilisation de matériaux de soutien temporaires permettant aux végétaux de prendre racine est notamment envisagée.»

Nicolas Roy, directeur environnement – Terraformex Canada

Le géologue et ses collègues se sont notamment occupés de la confection des plans et devis et des démarches pour l’obtention du certificat d’autorisation. Leur mandat inclut également un suivi photographique sur une période de deux ans.

«Les premières années du projet pilote seront déterminantes, car les végétaux ne sont pas encore bien enracinés. Le projet pilote nous permettra également de déterminer quels ajustements pourraient être nécessaires pour obtenir un résultat optimal», ajoute M. Roy.

L’OBVBM a profité du temps doux de la mi-décembre pour procéder à certains aménagements préliminaires. L’opération a duré deux jours.

«Les travaux se poursuivront en août prochain, après la période de fraie, alors que le niveau de l’eau est au plus bas. Deux semaines devraient être suffisantes pour compléter l’ensemble des interventions de 2015», précise Mme Bérubé.

Partage des coûts

. Programme ÉcoAction – Environnement Canada:         56 000 $

. Fondation Hydro-Quyébec pour l’environnement:        50 000 $

. Fonds du Pacte rural – MRC de Brome-Missisquoi:       10 000 $

. Municipalité de Saint-Armand:                montant à déterminer

. Organisme de bassin versant de la  baie Missisquoi: montant à déterminer

. Coût  projet pilote et dix autres interventions:          200 000 $