Saint-Ignace-de Stanbridge: un vignoble biologique et un gîte viticole à découvrir

VITICULTURE. C’est à Saint-Ignace-de-Stanbridge que les Montréalais Sophie Bélair-Hamel et Frédéric Ouellet-Lacroix ont choisi de s’établir et de réaliser leur rêve.

«Nous avons fait l’acquisition d’un domaine de 24 hectares en 2017 dans le but d’y produire du vin et d’y élever des animaux en mode biologique. À l’époque, les terres agricoles étaient encore abordables. Il serait difficile de répéter l’expérience en 2022 compte tenu de la hausse vertigineuse du prix des terres», indique Frédéric, sommelier de formation (ITHQ) et ancien propriétaire du restaurant Les Fillettes (Outremont).

Au fil des ans, ce jeune trentenaire a également eu l’occasion de travailler pour de grands vignerons naturels de France avant de poursuivre ses devoirs au Québec.

«J’ai notamment pu profiter de l’expérience de Michael Marler et de Véronique Hupin, propriétaires du vignoble biologique Les Pervenches, à Farnham. Je les considère un peu comme mes mentors», signale-t-il.

Sophie, bachelière en administration des affaires et détentrice d’une maîtrise en environnement (Université de Sherbrooke) n’a pas hésité à suivre son conjoint dans cette belle aventure. Son mémoire de maîtrise portait d’ailleurs sur les externalités environnementales de la viticulture au Québec. Elle est aujourd’hui à l’emploi de sa municipalité d’adoption à titre de directrice générale.

Adèle Lacroix-Ouellet, la sœur de Fred, a joint les rangs de l’entreprise familiale en 2022 tout en se lançant dans la culture des fleurs.

Trois plantations

Le couple a procédé à trois plantations de vignes depuis son arrivée à Saint-Ignace-de-Stanbridge: 1000 plants de melon de Bourgogne en 2018, 3500 plants de chardonnay, frontenac gris et gewurztraminer en 2019 et 5500 plants de pinot blanc, pinot gris, pinot noir, optima et melon de Bourgogne en 2021. L’année 2022 a par ailleurs été marquée par l’obtention de l’attestation biologique Ecocert Canada.

«Nous avons effectué les deux premières plantations avec l’aide de notre groupe d’amis. La dernière a été confiée à la pépinière VineTech Canada inc., de Niagara-on-the-Lake (Ontario)», précise M. Ouellet-Lacroix.

Toutes les vignes du vignoble Les Sœurs Racines sont des vitis vinifera – à une variété près – et ont été achetées chez VineTech. Les plants de frontenac gris proviennent par ailleurs de chez Viticulture A & M, une pépinière de Saint-Paul-d’Abbotsford mise sur pied par Alain Breault et Mariette Lagueux. Cette entreprise produit chaque année plusieurs centaines de milliers de plants de vigne hybrides destinés aux vignobles du Québec, de l’Ontario et des provinces de l’Atlantique.

Premières cuvées

Le vignoble de Saint-Ignace-de-Stanbridge produit actuellement 3500 bouteilles par an à partir de ses plantations de 2018 et de 2019. Il devrait être en mesure de doubler sa production dans quelques années, au moment où les plants de vigne mis en terre en 2021 auront pris de la maturité. De façon générale, la première vendange a lieu après la troisième année en terre.

«Nous utilisons actuellement deux hectares et demi pour la culture du raisin et disposons de trois hectares additionnels pouvant servir à la plantation de vignes ou d’arbres fruitiers. Cette parcelle de terre sert actuellement de pâturages pour nourrir notre petit élevage de porcs et de veaux», signale le vigneron.

Toujours à la recherche de nouveautés, ce dernier prévoit notamment l’ajout de 2500 plants de Blaufränkisch, un cépage rouge autrichien qui convient au climat nordique. «J’adore ce vin et j’en bois depuis longtemps», ajoute M. Ouellet-Lacroix.

Les produits du vignoble sont vendus en ligne (www.soeursracines.com) et dans une cinquantaine de restaurants de Montréal et de Brome-Missisquoi.

«J’ai travaillé dans plusieurs restos montréalais et j’ai encore beaucoup de contacts là-bas. Ça facilite le travail», ajoute le principal intéressé.

Gîte viticole

La ferme Les Sœurs Racines mise également sur l’agrotourisme pour se démarquer de la concurrence.

Les propriétaires disposent notamment d’un logement pouvant accueillir huit personnes sur une base locative à court terme. En guise d’extra, ils proposent aussi à leurs convives un souper mettant de l’avant des produits locaux issus de l’agriculture biologique.

«Les soupers sont réservés aux locataires et disponibles selon les saisons. Nous ne pouvons garantir leur disponibilité en tout temps», tient à nuancer M. Ouellet-Lacroix.

Certains produits (viande de porc, abonnements floraux) sont par ailleurs disponibles sur place en quantité limitée à quelques reprises durant l’année.