Sainte-Brigide: des infrastructures qui ne font pas l’unanimité

MUNICIPAL Le comité des loisirs de Sainte-Brigide-d’Iberville juge important de bonifier l’offre de services récréatifs offerte à la population et invite les citoyens à commenter avant le 30 septembre prochain une ébauche de scénario dont ils ont reçu copie à maison.

«La mise en place du nouveau parc municipal imaginé par le comité des loisirs pourrait contribuer à attirer de jeunes familles dans le nouveau développement résidentiel Detwyller. Il est important pour Sainte-Brigide de rester compétitive avec les autres municipalités en matière de loisirs», explique la conseillère municipale responsable de ce dossier, Diane Thériault

Le comité des loisirs propose notamment l’aménagement d’un terrain de soccer, de jeux d’eau et d’un parcours santé intergénérationnel. Certaines de ces infrastructures pourraient être financées en partie au moyen de subventions gouvernementales.

«Le terrain de soccer est éligible à une subvention du Programme d’infrastructure communautaire de Canada 150. La subvention devait servir à l’ajout d’un troisième terrain de volleyball, mais le projet a finalement été réalisé aux frais de la municipalité. On nous confirme cependant que l’aide financière du PIC 150 – un montant pouvant aller jusqu’à 40 000 $ pour un investissement total de 80 000 $ – est toujours disponible», indique Mme Thériault.

La municipalité s’est par ailleurs engagée à financer 25 % du coût du terrain de soccer jusqu’à concurrence de 19 200 $. Le comité des loisirs est disposé à faire de même.

La décision des élus, adoptée en août dernier à la majorité des voix (quatre contre deux), stipule que la contribution financière sera prise à même le fonds général de la municipalité.

Le comité des loisirs a également d’autres projets en tête (jeux d’eau et parcours santé intergénérationnel) et entend cogner à toutes les portes pour trouver les fonds nécessaires.

«On rencontre justement le député fédéral de Saint-Jean, Jean Rioux, ce vendredi afin de vérifier si une aide financière pourrait être disponible cette année ou en 2017. Le comité souhaite », indique le président du comité des loisirs, Stéphane Surprenant.

Coûts et bien-fondé des projets

Même si le projet de terrain de soccer avait été entériné par tous les élus municipaux en juillet dernier, il ne fait plus l’unanimité au sein du conseil et au sein de la population. Le maire de Sainte-Brigide, Mario van Rossum questionne notamment l’utilité d’un tel terrain et la faisabilité du projet, allant même jusqu’à parler d’un éléphant blanc.

«Il y a bien un peu d’espace entre la patinoire et le parc Daniel Hébert, mais pas suffisamment pour un vrai terrain. Il faudrait plutôt penser à l’aménagement d’une aire de pratique», affirme-t-il.

Le comité des loisirs privilégie la mise en place d’un terrain junior et de buts fixes, bien ancrés dans le sol, afin de prévenir tout accident fâcheux.

«Les dimensions du terrain projeté rencontrent les normes junior pour sept à neuf joueurs. Il serait accessible aux élèves de l’école primaire et aux jeunes des camps de jour, mais pourrait aussi servir de terrain de pratique pour les plus vieux», indique M. Surprenant.

Le fondateur des loisirs, Maurice Gagnon, aujourd’hui âgé de 84 ans, estime pour sa part que l’aménagement d’un terrain de soccer est «trop dispendieux pour les besoins de la population». Il prend soin de préciser que Saint-Brigide n’a pas d’équipes de soccer, les jeunes adeptes de cette discipline sportive évoluant plutôt à Farnham, Saint-Césaire ou Mont-Saint-Grégoire.

Ce dernier n’est pas non plus convaincu de l’utilité des jeux d’eau…

«Selon les profs de l’école primaire du village, on retrouve déjà une piscine extérieure à toutes les deux maisons», soutient l’octogénaire.

Diane Thériault rétorque que Sainte-Brigide ne possède pas d’équipe de hockey, ni de baseball. La patinoire et le terrain de balle comptent malgré tout de nombreux utilisateurs qui forment leur propre équipe sur place selon la disponibilité de chacun.  La conseillère municipale prend également soin de rappeler que l’aménagement de jeux d’eau répond à une promesse électorale formulée en 2013 par l’équipe de Mario van Rossum, dont elle faisait alors partie.

De son côté, le maire signale qu’il n’est pas contre les propositions du comité des loisirs, mais «contre la façon de les implanter». À ses yeux, il est important que les projets fassent consensus et que la population ait son mot à dire dans le choix des infrastructures, car c’est elle qui, en bout de ligne, payera une partie de la facture.

Emplacement des installations

Le comité des loisirs souhaite pouvoir utiliser et clôturer une partie du terrain contigu à la patinoire et au parc Daniel-Hébert pour la mise en place des nouvelles installations sportives. Cette parcelle de terre est actuellement utilisée par les organisateurs des compétitions western de Sainte-Brigide à des fins de stationnement.

«L’entente entre la municipalité et le Festival western arrive à échéance le 31 décembre 2016. On a déjà avisé les gens du Festival que l’entente ne serait pas renouvelée de façon intégrale, mais les dispositions du nouveau contrat restent à préciser et devront faire l’objet de négociations entre les deux parties», indique le maire van Rossum.

La conseillère Thériault reconnait que certaines personnes désapprouvent l’idée d’enlever du terrain au Festival western, mais tient à se faire rassurante…

«La municipalité veut continuer à encourager le Festival western, mais doit aussi penser à la sécurité des jeunes en clôturant le parc municipal qui regroupe les terrains de volleyball et les jeux pour enfants. Il y a sans doute moyen pour les organisateurs du Festival western d’utiliser des terrains vacants situés à l’extérieur du site de compétitions à des fins de stationnement comme ça se fait à Saint-Tite. Les responsables du comité organisateur, ajoute-t-elle, ont déjà songé par le passé à recourir à des calèches pour assurer la navette entre le site et les stationnements plus éloignés.

Le conseil municipal n’est pas sans savoir que le Festival western attire entre 10 000 et 13 000 visiteurs par an et constitue une source de revenus non négligeable pour le restaurant, la boulangerie et la station-service de Sainte-Brigide. Des établissements commerciaux et lieux d’hébergement de la région bénéficient également des retombées de cet événement.

L’Avenir & Des Rivières a soumis une demande d’entrevue au président du  Festival western, Jean Giguère, mais ce dernier a poliment décliné l’offre du journal, histoire de ne pas nuire aux négociations en cours avec la municipalité.