Salles, terrains et équipements: les organismes devront payer le «juste prix» à Bedford

MUNICIPAL. Par souci d’équité fiscale, le Ville de Bedford vient de mettre à jour sa grille tarifaire pour les locations de salles, terrains et équipements tout en introduisant dans sa politique une clause spécifique pour les utilisateurs non résidants.

«Certains loyers n’avaient pas été indexés depuis les années 80 et ne reflétaient aucunement le prix du marché. Une mise à jour s’avérait nécessaire», explique le directeur général de la Municipalité, Guy Coulombe.

À titre d’exemple, le montant du bail des cinq organismes – Scouts, FADOQ, Fermières, Chevaliers de Colomb et Société d’agriculture de Missisquoi – disposant d’un local au centre communautaire Georges-Perron varie de 35 $ à 125 $ par mois selon la superficie requise.

La Ville reçoit également de nombreuses demandes de gratuité (deux ou trois par mois selon M. Coulombe) de la part des organisations pour l’utilisation ponctuelle de l’une des salles du centre communautaire à des fins diverses (séances de vaccination, collectes de sang, assemblées, banquets, etc.).

«À titre de directeur général, je recommande le respect de la nouvelle grille tarifaire, mais ce sera au conseil de décider en bout de ligne», signale M. Coulombe.

Ce dernier précise que la hausse des tarifs ne couvrira pas l’ensemble des frais assumés par la Municipalité, mais contribuera à alléger le fardeau des contribuables.

«Les frais de gestion du centre Georges-Perron s’élèvent à 70 000 $ par an. Ce montant inclut notamment le téléphone, le WiFi, l’électricité, les assurances, l’entretien des locaux et le salaire du personnel chargé de monter ou de démonter la salle», précise le DG.

M. Coulombe indique qu’une lettre explicative sur la nouvelle politique municipale a été acheminée à toutes les organisations ayant soumis une demande de gratuité au cours de la dernière année.

Principe de l’utilisateur payeur

La nouvelle politique relative à l’utilisation des infrastructures et des équipements municipaux repose par ailleurs sur une recherche d’équité intermunicipale en matière de financement des activités culturelles, sportives et de loisirs.

La Ville de Bedford a investi 402,61 $ par citoyen en 2018 à ce chapitre alors que la moyenne provinciale est de 215 $/ citoyen et la moyenne du pôle géographique de Bedford (Canton de Bedford, Pike river, Saint-Armand, Stanbridge East, Stanbridge Station, Notre-Dame-de-Stanbridge et Saint-Ignace-de-Stanbridge) est de 88,86 $/ citoyen.

«Les Bedfordois payent cinq fois plus que les citoyens des sept municipalités voisines pour les activités culturelles, sportives et de loisirs alors qu’ils ne représentent souvent que le tiers de la clientèle des organisations ayant recours aux de salles, terrains et équipements de la Ville de Bedford. Le déséquilibre est évident», résume M. Coulombe.

Par respect envers ses citoyens, Bedford demandera désormais aux organisateurs d’activités ou d’événements d’assumer les frais de location pour les citoyens résidant à l’extérieur de son territoire.

Les organismes visés par la nouvelle politique auront jusqu’au 23 mars prochain pour soumettre à la Ville de Bedford une demande de reconnaissance les rendant éligibles à un crédit équivalant au pourcentage de Bedfordois participant à leurs activités.

L’administration Lévesque invite également les organismes concernés à solliciter les conseils municipaux des municipalités où résident leurs membres afin d’obtenir les fonds pour les aider à couvrir le reste de la facture qu’ils devront assumer à compter du 1er janvier 2020.

«Les demandes pourraient être formulées en fonction du nombre de membres résidants dans chacune des municipalités voisines», ajoute le DG de Bedford, à titre d’exemple.

L’aréna, un exemple d’équité

Ce n’est pas d’hier que la Ville de Bedford demande aux municipalités voisines de payer une partie des coûts d’opération des infrastructures régionales. Le cas de l’aréna en est un bon exemple.

Les frais d’opération de l’aréna de Bedford s’élèvent à 435 500  $ par an alors que la Ville perçoit des revenus de 237 500 $ des utilisateurs pour la location de la glace et divers autres usages.

En vertu d’une entente intermunicipale en vigueur depuis 2016, le déficit annuel assumé par Bedford pour l’entretien de l’aréna est partagé entre la Ville (60 000 $) et les douze municipalités voisines (130 000 $) en proportion du nombre d’utilisateurs par localité.

En contrepartie, les élus municipaux de la région ont désormais leur mot à dire sur la gestion de l’aréna.

«Cette entente fonctionne très bien. Les administrateurs se sont d’ailleurs réunis cette semaine pour faire le point», indique M. Coulombe.