Terres à louer dans Brome-Missisquoi
Près de 80 % de la superficie de la MRC de Brome-Missisquoi a un potentiel agricole, mais seulement le tiers de la zone verte est réellement exploitée à des fins agricoles. Pour faciliter l’accès à la terre, divers intervenants de la région ont décidé d’unir leurs forces pour jeter les bases d’une banque de terres agricoles.
«La MRC a initié le projet dans le cadre de son plan de développement de la zone agricole (PDZA), puis le Groupe de réflexion et d’action sur le paysage et le patrimoine (GRAPP) a pris la relève à titre de chargé de projet. Le Centre local de développement (CLD) intervient à son tour pour offrir tout le support nécessaire aux entrepreneurs intéressés par une telle formule», résume Pierre Genesse, conseiller en développement rural et agroalimentaire au CLD de Brome-Missisquoi.
Leslie Carbonneau, chargée de projet au GRAPP, explique que la création d’une banque de terres vise à faciliter la conclusion de «partenariat durables» entre les agriculteurs de la relève en quête d’une terre et les propriétaires fonciers de la zone verte qui n’utilisent pas ou n’utilisent qu’une partie de leur propriété à des fins agricoles.
La banque de terres répertorie 27 propriétés de 2,5 à 130 acres dans le secteur centre-est de la MRC de Brome-Missisquoi, là où les terres en friche sont particulièrement nombreuses. Si la pa plupart des propriétés sont situées à Sutton (6), Lac-Brome (4), Bromont (3), Dunham (3) et Frelighsburg (3), on en retrouve également quelques-unes dans la partie ouest de la MRC (deux à Saint-Armand et une à Notre-Dame-de-Stanbridge).
«Le cas type est une terre en friche, sans bâtiment, d’une superficie inférieure à 60 acres», précise Mme Charbonneau.
M.Genesse laisse entendre que plusieurs de ces terres offrent un énorme potentiel pour l’agriculture biologique car elles n’ont pas reçu d’entrants chimiques depuis 10 ou 15 ans.
Premiers jumelages
Les récipiendaires de la bourse agricole 2010 du CLD de Brome-Missisquoi, Caroline Pomerleau et Jean-Michel Schiele, ont tenté une première expérience concluante à Dunham quelques mois avant la création de la banque de terres agricoles.
«Ces adeptes de l’agriculture biologique ont loué une parcelle de terre d’environ deux hectares chez Val Caudalies et y ont planté quelques milliers d’arbres fruitiers (pommiers, pruniers, poiriers)», résume M.Genesse.
Un premier jumelage «officiel», en lien avec la banque de terres agricoles, a été réalisé peu de temps après dans la même localité. Jonathan Bruderlein et Jolianne Demers ont loué une partie de l’ancien verger Long Val, situé en face du vignoble Val Caudalies, avant de se lancer dans la production maraîchère biologique.
«Le couple a préparé le terrain en 2011 et débuté la production l’été dernier sous la raison sociale Ferme Mélilot. On y cultive une centaine de variétés de légumes et fines herbes sur une parcelle de terre de cinq acres et on y intègre graduellement un micro-élevage de poules pondeuses et de porcs sur pâturage», précise M.Genesse.
La Ferme Mélilot produit des paniers de légumes biologiques pour la saison estivale (mi-juin à mi-octobre) et la saison froide (novembre à février). Ses produits sont distribués via le réseau ASC (Agriculture soutenue par la communauté) dans les quartiers Outremont et Mile-End sur une base hebdomadaire ou bi—hebdomadaire.
«Nous avons signé un contrat de location de cinq ans avec option d’achat. C’est formidable car ça nous garantit une certaine stabilité. On est assuré de pouvoir demeurer au même endroit pendant un minimum de cinq ans», explique le producteur maraîcher.
Leslie Carbonneau laisse entendre que deux autres projets de jumelage sont actuellement dans l’air. Sophie Guimont et Sébastien Gagnon, résidants de Frelighsburg et propriétaires de la microbrasserie Dunham, souhaitent notamment développer une petite production de houblon dans la région.
Établis dans Brome-Missisquoi depuis 2010, ces derniers ont visité trois fermes (Dunham, Frelighsburg et Sutton) pouvant convenir à la culture du houblon. Ils ont finalement déniché un site qui répond à leurs besoins (quatre à sept hectares).
Le couple a rencontré la propriétaire à quelques reprises et doit la revoir le 13 octobre prochain. Il souhaite conclure une entente dès cet automne et entreprendre la culture en 2013.