Tout un été pour les vignobles!

Les vignerons de Brome-Missisquoi sont aux anges… et pour cause! Les conditions climatiques ont rarement été aussi bonnes et la récolte s’annonce excellente.

«En 13 ans, je n’ai jamais vu une saison comme celle-là. C’est ben l’fun», indique le copropriétaire du vignoble Les Pervenches, Michael Marler.

Le propriétaire du vignoble Le Domaine du Ridge, Denis Paradis, qualifie la dernière saison estivale  d’exceptionnelle alors que son homologue du vignoble La Bauge, Simon Naud, va encore plus loin en parlant d’une année parfaite.

«Le dernier hiver a été relativement doux et n’a pas endommagé les bourgeons. De plus, le gel printanier est survenu avant l’ouverture des bourgeons à notre plus grand plaisir. Or, comme les vignes étaient chargées de raisins, faute de pertes importantes, il nous fallait une belle saison chaude pour qu’ils mûrissent à point. Dame Nature ne nous a pas déçus», explique M.Naud.

Des conditions idéales

Les trois hommes s’entendent pour dire que les nombreuses heures d’ensoleillement et les faibles précipitations de l’été dernier constituent des conditions idéales pour la croissance de la vigne.

«Les vignes n’aiment pas l’eau et vont puiser leur eau en profondeur dans le sol. Ça leur prend par contre beaucoup de soleil», explique M.Paradis.

Ce dernier laisse entendre qu’il n’a cependant pris aucune chance et a veillé à dégager le pied des vignes à deux ou trois reprises, au cours des derniers mois, afin d’aider la circulation du vent et empêcher la présence d’humidité au bas des plants.

M.Naud  rappelle que le temps sec fait la vie dure aux champignons et ralentit la croissance des mauvaises herbes. Les risques de maladie diminuent d’autant.

«Ça nous fait trois beaux étés de suite. Si 2009 avait été plutôt moche, on n’a grand chose à redire sur 2010, 2001 et 2012», poursuit le vigneron de Brigham.

Mais, quand tout es parfait, rien n’est vraiment parfait…

M.Marler signale que le temps chaud et sec favorise notamment la multiplication des insectes.

«Dans un vignoble bio comme le nôtre, la présence d’insectes crée un stress additionnel, car on utilise peu de mesures de contrôle. Nous nous en sommes bien tirés, malgré tout, à ce chapitre», indique le copropriétaire du vignoble de Farnham.

Le vignoble de Saint-Armand fait face à un autre type de problème.

«Plus les raisins sont sucrés, plus ça attire les oiseaux», affirme M.Paradis.

En raison de sa grande étendue (18 hectares en culture), l’utilisation de filets devient prohibitive pour Le Domaine du Ridge. Le propriétaire a donc recours à deux stratégies pour éloigner les volatiles. Une première parcelle est protégée à l’aide d’épouvantails et l’autre par une machine à bruit.

«On doit cependant utiliser ces méthodes en alternance, car les oiseaux finissent par s’habituer», ajoute l’ancien député et ministre.

Des vendanges précoces

MM.Paradis, Naud et Marler s’attendent à des vendanges précoces.

«La récolte du raisin commence généralement à la mi-septembre. Cette année, on devrait débuter autour du 8 septembre», précise M.Paradis.

Simon Naud partage l’optimisme de son confrère. Selon lui, tous les facteurs sont réunis pour que les vendanges commencent une semaine, voire même une semaine et demie plus tôt que de coutume.

Michale Marler croit pour sa part que la saison a deux bonnes semaines d’avance.

Les trois hommes reconnaissent toutefois que septembre est un mois à risque, en raison de ses précipitations abondantes.

«Les pluies de septembre peuvent amener beaucoup d’eau et venir changer la donne», affirme M.Marler.

«S’il pleut juste avant la récolte, les raisins gonflent artificiellement. Certaines variétés peuvent prendre de 5 % à 7 % de volume», indique M.Paradis.

Quoi qu’il advienne, les vendanges s’annoncent exceptionnelles…

«Cette année, on devrait avoir la quantité et la qualité», estime M.Naud.

M.Marler partage l’avis de ses confrères et laisse entendre que la maturité des raisins va permettre aux vignerons d’attendre le moment idéal pour récolter le fruit de leur labeur.