Trois mois avec un bureau debout

Mauvaise humeur, taux de cholestérol sanguin plus élevé, taux de mortalité à la hausse : la position assise devant un ordinateur qu’on impose à notre corps pendant des heures tous les jours serait la source de nombreux maux de l’Homo sapiens sapiens. Travailler debout, avec un bureau conçu pour être levé et baissé au besoin, devrait permettre d’améliorer la situation. À condition d’en être capable, bien entendu.

Jour 1

Une immense boîte devant peser près d’une tonne arrive à la maison. Il s’agit du Varidesk Cube Plus 48, un bureau debout à hauteur réglable, qui s’installe sur une table de travail régulière. Le bureau est solide et massif, assez pour qu’on y installe deux gros écrans sans avoir peur que tout s’effondre. Son mécanisme est simple, avec deux poignées et des ressorts qui permettent de monter et de baisser le bureau en quelques secondes.

Le Varidesk (730$ pour le modèle conçu pour deux moniteurs) convient particulièrement bien à un ordinateur tout-en-un comme l’iMac, mais on peut aussi s’en servir avec un PC placé sous sa table, à condition de posséder de longs câbles pour ses écrans et un adaptateur USB pour ses périphériques.

Jour 2

La première journée débute comme un charme. C’est probablement dans ma tête, mais je sens mon corps travailler, et j’ai l’impression de faire un véritable effort physique. Je passe une heure debout, je m’assois trente minutes et je recommence. La possibilité de passer d’une position à l’autre est primordiale, ne serait-ce que parce qu’être dressé toute la journée a aussi ses inconvénients.

La journée se déroule à merveille, jusqu’au milieu de l’après-midi. Mes jambes, mon dos, mon torse : tout commence à faire mal. Ma motivation est suffisante pour l’instant, mais est-ce que je pourrai endurer cette sensation tous les jours?

Publicité – Lire la suite de l’article ci-dessous  

Jour 3

Je me réveille courbaturé.  Ai-je dit que je n’étais pas particulièrement en forme? Je me dis qu’un petit tapis spécialisé pourrait être à considérer pour mes pieds et mes jambes.

La journée avance malgré tout plutôt bien. Après deux jours de travail, je réalise notamment que la position debout ne semble pas affecter ma productivité. J’arrive à écrire des textes plus poussés et à faire des entrevues aussi bien assis que sur mes pieds, ce qui est une bonne nouvelle pour la suite des choses.

Jour 8

Après une semaine, mon corps s’est complètement habitué à la position debout, et je ne pense plus au petit tapis. Je réalise aussi que je ne ressens même pas le besoin de m’asseoir après une heure debout. Je désinstalle l’application gratuite de Varidesk, que j’utilisais jusqu’ici pour m’indiquer quand il était le temps de changer de position.

Cette application Mac, PC, Android et iOS est simple et efficace, mais les alertes me sortent trop souvent de ma zone de concentration.

Jour 12

Idée de génie : j’installe un petit vélo stationnaire sous le bureau lorsqu’il est surélevé. J’arrive ainsi à m’entraîner tout en lisant et en écrivant des choses simples, comme des courriels, mais sans plus. L’activité n’est pas aussi efficace qu’un véritable entraînement, mais se fait bien, même dans les journées plus chargées.

J’essaierai aussi par la suite de faire de temps à autre du vélo stationnaire sans résistance, afin simplement de me délier un peu les jambes en travaillant.

Jour 45

À mi-chemin de l’expérience, je garde le cap. Sans l’application, mon rythme est toutefois plus aléatoire que ce que j’aimerais. Je suis beaucoup plus souvent debout l’avant-midi que l’après-midi.

Jour 73

Je réalise avoir passé plusieurs jours assis sans m’en rendre compte. Je réinstalle l’application et reprends le rythme. À la fin de la journée, mes jambes sont aussi malheureuses qu’au premier jour.

Jour 90

Après trois mois, quelques constats s’imposent. Je suis incapable de tenir un horaire efficace sans un logiciel, mais je préfère quand même privilégier ma concentration à mon assiduité posturale. L’effet positif sur ma santé est peut-être moindre, mais je me sens tout de même mieux qu’en étant constamment assis.

Et contrairement à ce que je craignais, le bureau debout est loin d’être pénible. Pire, j’y ai même pris goût. Je ne me verrais pas revenir en arrière.