Un baptême de feu en politique pour la députée et ministre Pascale St-Onge

Par Pierre-Olivier Girard

POLITIQUE. La députée de Brome-Missisquoi, Pascale St-Onge, commence à peine à remettre les deux pieds sur terre après avoir vécu une «tornade» d’émotions depuis son élection en septembre dernier.

En plus d’avoir attendu plus longtemps que prévu pour connaître son sort, en raison d’un recomptage dans sa circonscription, la nouvelle politicienne a eu à peine le temps de savourer sa victoire qu’elle a été nommée, à sa grande surprise, comme ministre des Sports et ministre responsable de l’Agence de développement économique du Canada pour les régions du Québec. «Tout le déroulement des élections, avec le recomptage, ç’a été une période très intense. À la blague, je dis toujours que j’ai pigé le forfait La Totale. Ça m’a amené à travailler beaucoup sur ma patience, qui n’est pas ma meilleure qualité!», lance Pascale St-Onge à la blague.

«Personne ne m’avait promis quoi que ce soit quand je me suis lancée en politique, alors quand le bureau du premier ministre m’a approchée pour m’offrir une place au sein du cabinet, ce fut comme la cerise sur le sundae de tout ce processus», image-t-elle

D’accepter de telles responsabilités avec si peu d’expérience comme politicienne a de quoi donner le vertige. Pascale St-Onge soutient avoir dit oui «en toute humilité» et en étant bien consciente que la charge de travail s’annonçait très intense. Ce qui l’a rassuré, précise-t-elle, était de savoir qu’elle n’était pas seule pour faire ce grand saut. «J’ai eu la chance de compter sur des collègues d’expérience, comme Mélanie Joly et Steven Guilbeault ou encore ma voisine de circonscription Marie-Claude Bibeau, qui ont occupé également des fonctions de ministre. J’ai l’impression de faire partie d’une équipe solide et solidaire, souligne-t-elle. Oui, ce sont beaucoup de responsabilités, mais je suis quelqu’un qui aime travailler, alors je m’y consacre totalement et c’est extrêmement stimulant.»

CARBURER À L’ADRÉNALINE

Même si elle avait déjà assisté plus d’une fois à la période de questions dans ses anciennes fonctions dans le milieu syndical, la résidente du Canton d’Orford avoue que son entrée à la Chambre des communes restera à jamais gravée dans sa mémoire. «J’étais habituée à prendre place en haut de la salle comme observatrice, mais d’être assise en bas, là où ça se passe avec un siège qui m’est attitrée, c’est une expérience inoubliable. Je me suis pincée à quelques reprises pour être certaine que je ne rêvais pas», raconte Mme St-Onge.

«Je ne pensais pas que la charge émotionnelle allait être aussi intense au parlement, poursuit la principale intéressée. Que ce soit la presse, la joute parlementaire ou encore tout le processus entourant l’adoption des projets de loi avec ses hauts et ses bas, tout est très intense. On carbure vraiment à l’adrénaline. La charge émotive, c’est impossible de se l’imaginer tant et aussi longtemps qu’on ne le vit pas», confie-t-elle.

Pascale St-Onge qualifie d’ailleurs de «marquante» l’adoption de la loi pour bannir les thérapies de conversion, qui a connu un dénouement «inattendu» avec un appui unanime de tous les partis politiques. «Je me suis sentie privilégiée d’être là, car ce fut un moment très émouvant en chambre. Pour moi, c’était la politique à son meilleur», partage-t-elle.

DANS LES COULISSES DU POUVOIR

Pascale St-Onge se considère très privilégiée comme nouvelle élue puisque sa nomination au sein du cabinet lui permet d’être au cœur du pouvoir décisionnel. Un accès qui est généralement réservé aux politiciens d’expérience. «En tant que ministre, j’assiste à toutes les discussions sur tous les dossiers qui touchent le pays. Ça me permet de voir un côté de notre chef Justin Trudeau qui est moins connu du grand public. J’ai été impressionnée par la façon dont il effectue son travail et gère nos rencontres. C’est une personne très dynamique et engagée qui a une très bonne connaissance de tous les dossiers. C’est aussi facile d’échanger avec lui», affirme la ministre.

Même si son horaire l’oblige à passer beaucoup de temps sur la colline parlementaire, la députée de Brome-Missiquoi assure vouloir consacrer autant d’énergie aux dossiers de sa circonscription. Aussi souvent que possible, elle essaie de revenir dans son comté les week-ends, où elle en profite pour rencontrer des acteurs locaux. «Puisque ma présence est requise pour toutes les périodes de questions, mon emploi du temps est régi au quart de tour. De faire la navette entre Gatineau et Orford, ça demande beaucoup de réorganisation. Mais j’ai été élue avant tout pour représenter les électeurs de Brome-Missisquoi et faire avancer les dossiers locaux, et c’est ce que je compte faire avec l’aide de mon équipe», conclut-elle.