Un coup de fil sauve la vie d’un Farnhamien

QUIÉTUDE. Un résidant des habitations à loyer modique de Farnham (HLM) a eu la vie sauve, le mois dernier, grâce à l’action concertée du Centre d’action bénévole de Bedford et environs (CABBE), d’un voisin de palier et du service ambulancier de Farnham.

Le service personnalisé d’appels automatisés (programme PAIR), géré par le CABBE, contacte Réal Potvin, tous les matins à 9h, à son logis de la rue Expo. L’homme de 77 ans décroche alors son téléphone et appuie sur la touche «2» pour informer le service qu’il est en bonne santé et n’a pas besoin d’assistance. Dans une telle situation, le processus prend fin à cette étape et recommence le lendemain matin.

Le 12 avril dernier, l’homme de 77 ans n’a pas été en mesure de répondre à l’appel téléphonique programmé. Il était assis dans sa chaise berçante, mais ne pouvait plus bouger, tout en étant conscient.

Le service d’appels a tenté de le joindre à deux autres reprises, à cinq minutes d’intervalle, sans plus de succès. Le programme PAIR a alors avisé le personnel du CABBE qui s’est empressé de contacter le répondant de M. Potvin (son voisin de palier) pour lui demander d’aller jeter un coup d’œil.

Le répondant a transmis ses observations au CABBE qui s’est chargé de contacter les services d’urgence.

«Aux dernières nouvelles, M. Potvin était toujours hospitalisé, mais je n’ai pas d’autres détails», indique Marie-Josée Proteau, agente à la coordination des bénévoles au  CABBE.

Gratuit et efficace

Le programme PAIR existe depuis 1990 et a contribué à sauver plus de 500 vies à ce jour dans l’ensemble du Québec.

Le CABBE a choisi d’adhérer au programme PAIR en 2009, soit près de deux décennies après son lancement. L’équipement nécessaire au service d’appels a coûté 25 000 $ et son acquisition a été rendue possible grâce à une subvention du programme fédéral pour aînés Nouveaux Horizons.

«Nous déboursons par ailleurs 3 000 $ par année pour avoir accès à la version Web du programme», précise Mme Proteau.

Malgré ses avantages (aucun frais d’abonnement, tranquillité d’esprit des usagers et de leurs proches, intervention rapide en situation d’urgence, etc.), le service ne rejoint toutefois qu’une infirme portion de la population.

«Depuis huit ans, le nombre moyen d’usagers varie entre 10 et 15. À l’heure actuelle, notre division dessert cinq abonnés de Bedford, quatre de Farnham, un de Saint-Armand et un autre d’Ange-Gardien. Le service est offert à tous les citoyens disposant d’un appareil à clavier et pouvant être rejoints par téléphone sans frais d’interurbain», résume la porte-parole du CABBE.

Pierrette Turgeon Goulet, 86 ans de Farnham, fait partie des clients satisfaits du programme PAIR.

«Le service d’appels automatisés, ça me rassure. Si je ne réponds pas au téléphone, ils vont me rappeler deux fois, puis envoyer quelqu’un à la maison», explique-t-elle.

Les responsables du CABBE estiment que le programme PAIR est sous-utilisé, mais ignorent pourquoi.

«Nous avons déjà rencontré des organismes par le passé pour leur expliquer le mode de fonctionnement du programme, mais sans grand succès. L’an dernier, nous avons fait de la promotion à Farnham dans le cadre de la journée des aînés. Plusieurs personnes sont arrêtées au kiosque pour prendre de l’information et vérifier si le service pourrait convenir à un de leurs proches. Nous serons de nouveau présents à Farnham, le 6 juillet prochain, pour informer la population de l’existence du programme», signale Mme Proteau.

Cette dernière rappelle que le programme PAIR a fait ses preuves depuis longtemps. Une résidante de Stanbridge East, âgée de 93 ans, a notamment eu la vie sauve en juin 2011 grâce au service d’appels automatisés géré par le CABBE.

«Il s’agissait de l’une de nos toutes premières clientes. La dame avait fait un ACV et été retrouvée inconsciente, chez elle, près d’une heure plus tard. Les services d’urgence l’ont conduite à l’hôpital, où elle est malheureusement décédée une dizaine de jours plus tard», résume Mme Proteau.

 

Chronologie des événements

. 9h00:  PAIR appelle chez Réal Potin – aucune réponse

. 9h05:  PAIR loge un deuxième appel – aucune réponse

. 9h10:  PAIR loge un troisième appel –  aucune réponse

. 9h11:  PAIR avise le Centre d’action bénévole (CABBE)

. 9h12:  Le CABBE avise le voisin de palier de M. Potvin

. 9h15:  Le voisin de M. Potvin fait son rapport au CABBE

. 9h25: Le CABBE téléphone à la centrale 9-1-1

. 9h35:  Le CABBE communique avec le frère de M. Potvin

. Quelques minutes plus tard: l’ambulance arrive au HLM

. Quelques minutes plus tard: le frère de M. Potvin arrive au HLM

. Quelques minutes plus tard: M. Potvin est transporté à l’hôpital

. Le lendemain: Le CABBE rappelle la famille pour prendre des nouvelles