Un Farnhamien conteste son amende de 1 200 $

L’automobiliste, qui a écopé d’une amende de 1 200 $ à la suite de la plainte d’un cycliste de Farnham, a appelé lAvenirEtDesRivieres.com pour donner sa version des faits. Il a également confirmé qu’il contesterait le billet de contravention émis à son endroit par la SQ de Brome-Missisquoi.

Le conducteur en question est âgé d’une soixantaine d’années et habite le chemin Magenta. Il voit passer des vélos à proximité de son domicile sur une base régulière.

«Des cyclistes, dans notre rang, on en rencontre de 20 à 30 fois par année. Quand une autre automobile vient en sens inverse, on ne peut pas les dépasser immédiatement (…), on doit attendre derrière d’eux», explique le principal intéressé.

Lors de l’incident relaté dans nos pages par le cycliste plaignant, deux voitures suivaient un couple à vélo. Les conducteurs ont dû ralentir et patienter jusqu’à ce que la voie de gauche se libère. Ils ont ensuite doublé les cyclistes.

«J’ai fait le saut en les apercevant dans la courbe. Arrivé à leur hauteur, je leur ai lancé: Hey, les vedettes, êtes-vous à la veille de vous enlever du chemin? L’un des cyclistes n’a pas aimé ça et m’a répondu d’un ton sévère: Débarque donc de ton char!», résume l’automobiliste mis à l’amende.

Les deux hommes se sont retrouvés et ont engagé la conversation…

«On s’est retrouvé dans la cour de M.Vachon. Le ton a monté de ma part et je m’en excuse. J’ai mon franc-parler, mais je ne suis pas un mauvais gars. Comme dit un vieux dicton, le chien qui jappe le plus fort est souvent le moins dangereux. Ça s’applique tout à fait à moi», précise l’automobiliste.

Ce dernier ajoute qu’il ne prendrait jamais le risque de mettre en danger la vie d’une autre personne.

«Écoutez-moi bien. J’ai 60 ans et l‘autre monsieur en a à peu près autant», insiste-t-il.

Informer les automobilistes

Même si le plaignant soutient que les deux vélos ne roulaient pas en double sur la chaussée, l’automobiliste mis à l’amende est convaincu du contraire. Il soutient également que la conductrice du véhicule qui le précédait peut en témoigner. Les deux automobilistes concernés auraient d’ailleurs donné la même version à la policière de la SQ qui a pris leur déposition.

«Les cyclistes ont la fâcheuse habitude de rouler en double alors que la loi les oblige à circuler en file indienne. La majorité d’entre eux ne font non plus leur stop et passent sur les lumières rouges. S’il est vrai qu’ils ont des droits, ils ne sont pas au-dessus des lois pour autant», poursuit l’automobiliste.

Le sexagénaire dit comprendre que les pneus d’un vélo de route sont étroits et ne permettent pas à son utilisateur de rouler sur un accotement en terre battue sans danger Il estime cependant que ça ne leur donne pas le droit de rouler en double sur la chaussée.

«Les cyclistes peuvent prendre notre numéro de plaque, mais nous ne pouvons malheureusement pas en faire autant, car  il n’y a pas de plaque sur un vélo», ajoute l’homme.

Le résidant du chemin Magenta semble croire que le plaignant a accumulé des frustrations au cours de ses nombreuses randonnées à vélo et qu’il s‘est vidé le cœur en sa présence.

«S’il fallait que les gens commencent à prendre le numéro de plaque de tous les automobilistes qui omettent d’arrêter leur véhicule lorsqu’un piéton s’engage sur une traverse piétonnière protégée, on n’en finirait plus. C’est à la police de faire le travail, pas aux citoyens», plaide-t-il.

Ce dernier laisse par ailleurs entendre que les autorités auraient intérêt à informer davantage les automobilistes de l’existence des articles 341 et 344 du Code de la sécurité routière. L’article 341 précise qu’un automobiliste ne peut dépasser un cycliste à l’intérieur de la même voie de circulation que s’il y a un espace suffisant pour permettre le dépassement sans danger. L’article 344 stipule qu’un automobiliste peut empiéter dans la voie inverse, lors du dépassement d’un cycliste, à condition qu’il puisse effectuer cette manœuvre sans mettre en danger les autres usagers de la route.

Se protéger soit-même

L’automobiliste mis à l’amende croit également que les cyclistes auraient avantage à munir leur vélo d’un rétroviseur, historie de mettre toutes les chances de leur côté.

«Ce serait plus sécuritaire pour tout le monde, car ils pourraient voir venir les véhicules, ralentir un peu et se tasser pour prendre moins d’espace quand un automobiliste ou un autre cycliste s’amène derrière eux», lance-t-il.

Le résidant du chemin Magenta rappelle qu’il possède lui-même deux vélos et emprunte à l’occasion la piste cyclable qui relie le canal Lachine au Vieux-Port de Montréal.

«Nos vélos sont munis d’un miroir. Quand un autre cycliste s’amène à vive allure, ma compagne et moi sommes en mesure de le voir arriver», explique-t-il.